Pesticides. Vers une interdiction de l'utilisation du métolachlore dans l'agriculture

L'ANSES annonce qu'elle lance une procédure de retrait du S-métolachlore, un puissant pesticide utilisé pour la culture du maïs notamment et dont les résidus se retrouvent dans l'eau que nous consommons. L'association Eau et Rivières de Bretagne, qui se mobilise depuis deux ans contre cet herbicide, estime que "le combat a enfin payé".

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L'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) vient d'annoncer qu'elle entamait une procédure de retrait du S-métolachlore, l'un des pesticides les plus utilisés en France, notamment pour les cultures de maïs ou de betteraves, et dont les résidus se retrouvent dans l'eau que nous buvons.

"Enfin, ça bouge" constate Arnaud Clugery, le porte parole d'Eau et Rivières de Bretagne. L'association s'est mobilisée, ces deux dernières années, pour que le S-métolachlore soit interdit.

Campagne nationale, courriers aux ministères de l'Agriculture, de la Santé et de la Transition écologique, pétition ayant recueilli plus de 5.000 signatures, "la mobilisation a été très forte et nous avons enfin été entendus dans notre lutte contre ce pesticide qui a contaminé nos campagnes".

Risques pour la santé

Après des expertises menées sur le risque de contamination des eaux souterraines par le S-métolachlore, l'ANSES dit avoir constaté des concentrations supérieures à la limite fixée par la législation européenne. "Cet herbicide, on ne doit pas en trouver plus de 0,1 microgramme par litre, indique Arnaud Clugery. Sinon l'eau est considérée comme non potable. Ce sont des normes strictes. Or, en 2021, on le détectait dans toutes les eaux superficielles et dans plus de 30 % des eaux potabilisées à des normes supérieures".

Le porte-parole d'Eau et Rivières rappelle les risques sanitaires liés à l'utilisation de cette molécule qui, une fois épandue, "se dégrade et crée des métabolites qui migrent vers la ressource en eau et y restent durablement. La réglementation de l'Union européenne dit que le S-métolachlore pose des problèmes de santé publique" souligne-t-il.

4e pesticide le plus vendu en Bretagne

Cette procédure de retrait va prendre du temps, selon l'association environnementale. "Il peut se passer plusieurs années avant que ce pesticide ne soit plus utilisé, remarque Arnaud Clugery. On sait que les achats pour la campagne culturale de 2023 ont déjà été faits et que le S-métolachlore sera encore épandu cette année". 

Eau et Rivières, qui affirme que le S-métolachlore est le 4e pesticide le plus vendu en Bretagne, salue la décision de l'interdire, "c'est un bon début mais, relève-t-elle, il faut maintenant interdire tous les pesticides sur les aires d'alimentation de captages qui sont les fontaines de nos villes. Il est anormal que l'on ait encore le droit de les utiliser sur ces zones". 


(Avec Muriel Le Morvan)

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