Plan de déconfinement : le vote qui divise les parlementaires bretons

Le Premier Ministre présentera mardi devant l’Assemblée nationale le plan de déconfinement. Il sera suivi d’un vote le jour même. Le "timing" et la méthode choisis divisent les députés bretons.

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A l’origine, deux débats étaient prévus à l'Assemblée nationale : un premier le 28 avril, sur le traçage numérique et l'application StopCovid et le second, planifié le 5 mai sur la stratégie générale de déconfinement. Il n'en sera rien. Ces deux débats auront finalement lieu le même jour et en même temps. 

Face à cette accélération du calendrier parlementaire, certains dans la majorité présidentielle ne se sont pas privés de partager leur mauvaise humeur. Dimanche, douze députés, membres de LREM ou l’ayant quitté, ont même écrit au président de l’Assemblée nationale et député du Finistère, Richard Ferrand pour regretter que "l’Assemblée ne soit réduite qu’à un avis consultatif" et s’inquiètent : "Comment le législateur peut-il se prononcer en sérénité" alors "qu' il ne découvrira (les annonces) que quelques minutes avant le vote?"
D’autres élus, comme le patron des députés LR Damien Abad, interrogé lundi matin sur France 2, estiment que "cette accélération du calendrier est un déni de démocratie​", demandant "24 heures de plus pour un travail de fond en commission et la consultation de nos collègues qui ne pourront siéger." La réunion des présidents de groupe n’a pas finalement pas validé cette option


Le feu vert des députés LREM bretons 


Cette mauvaise humeur n’est pas perceptible chez les parlementaires macronistes bretons. "Ce plan de déconfinement aurait pu être présenté à la presse. Il est finalement soumis à l’Assemblée en primeur. Je vois plutôt cela comme une marque de respect envers les parlementaires. Et puis ce n’est pas un projet de loi mais plutôt une déclaration d’intentions générales, sur laquelle nous allons devoir nous prononcer",  explique Annaïg Le Meur , députée LREM du Finistère qui sera présente mardi dans l'hémicycle. Marque de respect revendiquée dans un tweet par le Président de l’Assemblée nationale et député du Finistère Richard Ferrand

"La discussion doit surtout avoir lieu au plus près du terrain avec les maires et les élus locaux. Le député n’est pas le centre de tout. Chacun à sa place. Le débat sur ce débat est une manœuvre politicienne de certains opposants qui sortent de leur confinement politique  pour déstabiliser le gouvernement" renchérit le député LREM du Morbihan, Jean-Michel Jacques.

La députée d’Ille-et-Vilaine, Laurence Maillart-Méhaignerie, soutiendra elle aussi sans états d’âme le plan du gouvernement, tout en reconnaissant tout de même une certaine frustration sur l’organisation du vote. En effet, pour respecter les mesures sanitaires, c’est un comité réduit qui se réunira mardi. Seulement 75 députés seront présents l’hémicycle soit 13 % de la représentation nationale. "Depuis le début du confinement, le travail parlementaire est perturbé et ne se fait pas dans des conditions optimum. Il serait peut être temps d’envisager de pouvoir voter électoniquement de chez soi . Comme cela se fait au Parlement européen" relève l’élue bretilienne.


"Je ne veux pas être une caution" 


D’autres parlementaires comme le député LR de Saint-Malo, Gilles Lurton , sont beaucoup plus sévères. "Quelques minutes après avoir écouter le Premier Ministre, on va me demander de voter à la fois sur un plan de déconfinement et sur des mesures de traçage. Cette méthode est inacceptable ! Nous ne sommes pas à 24 heures près d’autant plus que le Sénat ne se prononcera que la semaine prochaine", souligne le parlementaire.

Même circonspection du côté de Paul Molac, membre de la commission des lois et inscrit désormais dans le groupe Libertés et Territoires. "Le gouvernement n’a pas confiance dans son plan de déconfinement, alors ils nous demandent un chèque en blanc. Moi mon rôle c’est de contrôler et d’évaluer l’éxecutif. Je ne veux pas être une caution, d’autant plus que de nombreuses questions se posent encore sur le bien fondé de la réouverture des écoles ou sur le déploiement des tests", lance le parlementaire morbihannais.

De son côté, le député UDI de Fougères, Thierry Benoît reconnaît vouloir passer rapidement à autre chose : "Si les mesures proposées sont territorialisées, cela ira dans le bon sens. Donc pourquoi voter contre ?", avoue l’élu centriste.



 
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