En agriculture, pour prévenir les élevages de la peste porcine, une nouvelle loi oblige les éleveurs de porcs en plein air à clôturer leurs terrains. Mais grillager coûte cher. Trop cher pour Guillaume Rolland qui envisage de mettre la clef sous la porte.
Depuis quinze ans, Guillaume Rolland élève des cochons en plein air, dans les sous-bois de Plougastel. Son exploitation se porte bien, mais ne répond plus aux nouvelles normes sur la biosécurité. Pour prévenir d’une éventuelle épidémie de peste porcine, et de tout autres dangers sanitaires, l’agriculteur est désormais obligé de renforcer les clôtures des terrains où vivent ses animaux avec du grillage pour éviter tout contact entre ses cochons et un sanglier. Le peste porcine africaine se transmet en effet par le groin du sanglier au cochon.
Pour l’éleveur qui loue ses terres à plusieurs propriétaires, il s'agit-là d'un vrai casse-tête."Je me retrouve à devoir faire du Tétris avec du grillage. Techniquement, ce n'est pas possible. J’ai un terrain-là, un autre ici, un autre-là, un autre encore là-bas… C’est pas jouable", se désole-t-il.
Une facture trop salée
Mais surtout, tout cela a un coût. Bien trop élevé pour l’éleveur. Plus de 400 000 euros, contre seulement 1 500 euros d’aides. S’il comprend les enjeux, Guillaume Rolland trouve la mesure extrême. Et il n’aura pas d’autre choix que de l’appliquer. La mort dans l’âme.
L’éleveur se laisse jusqu’en décembre pour se séparer de ses cochons, avant d’entamer une reconversion. En France, aucun cas de peste porcine africaine n’a, à ce jour, été déclaré.