Procès à Saintes de Joël Le Scouarnec accusé d'agressions pédophiles : huis clos total

Soupçonné de centaines d'abus sexuels sur mineurs, l'ex-chirurgien Joël Le Scouarnec comparaît une première fois, ce 13 mars, devant la cour d'assises à Saintes pour le viol de ses nièces, d'une voisine et d'une ancienne patiente. Un procès qui se tiendra à huis clos. 


Le cour d'assises de Saintes (Charente-Maritime) a décidé vendredi l'instauration d'un huis clos total pour les trois jours de procès du chirurgien à la retraite Joël Le Scouarnec (69 ans), accusé d'agressions sexuelles sur quatre mineures.

Trois des quatre victimes avaient annoncé leur intention de demander ce huis clos, pour protéger leur intimité, et la cour leur a accordé de droit.

Accusé d'abus sexuels par quatre victimes (deux nièces, une patiente ainsi que la fille de ses voisins à Jonzac), mineures au moment des faits, Joël Le Scouarnec comparaît à Saintes depuis ce vendredi matin.

Il est mis en examen pour viols sur mineurs, atteintes sexuelles et exhibition. Ce procès intervient alors que cette première affaire a permis de lever le voile sur d'autres agressions présumées, des centaines, sur d'anciens patients, en Bretagne, et en région Centre-Val de Loire. Une instruction est toujours en cours, menée par le parquet de Lorient, à la suite de la découverte de carnets chez l'ancien médecin. 349 personnes seraient concernées. 

En arrivant au tribunal, grand bâtiment néo-classique traditionnel, Maître Yves Crespin, avocat de "L'Enfant bleu", partie civile, a estimé que huis clos total entraîne des inconvénients avec "un procès qui continue dehors, de manière partielle et partiale." "Je ne voudrais pas que ce procès soit la continuité de l’omerta autour de Joël Le Scouarnec, une omerta familiale et professionnelle."


Le huis clos accordé


Les victimes étant mineures à l'époque, le huis clos demandé par les parties civiles, notamment ses nièces, a donc été accordé. Les parents de la fillette à Jonzac eux réclamaient la tenue d'un procès public, soulignant que c'est grâce à elle que les agissements de Joël Le Scouarnec ont pu cesser. Ils ajoutaient aussi que ce n'est pas à eux de se cacher.

De son côté, l'avocat de l'ex-médecin se disait contre un procès ouvert. "Dans l'hypothèse où ces débats devaient être publics, on peut craindre des débordements", estime-t-il. Il évoque notamment un contexte d'"acharnement public" et "un climat de haine" sur son client.


"On voudrait remercier les parents"


Certaines des victimes présumées des carnets de Joël Le Scouarnec auraient aimé pouvoir assister aux audiences, à Saintes. Les grands-parents de M. souhaitaient faire le déplacement. "On voudrait y aller, pour remercier les parents de la petite fille, leur apporter du soutien et aussi le regarder en face" confie Maury, la grand-mère, jointe par téléphone. 

Amélie Levêque, une des seules victimes présumées à avoir témoigné à visage découvert aurait vraiment aimé y aller. "Ce serait bien pour se préparer à notre procès à nous. J'ai très envie de le voir, je l'ai toujours dit. Nous on attend ce procès pour qu'ils ouvrent le second." 


"Je ne souhaite pas venir, pour moi les deux affaires sont très différentes"


Guillaume (prénom d'emprunt) avait 12 ans lorsqu'il aurait été agressé par Joël Le Scouarnec, après une intervention chirurgicale à Quimperlé. Lui ne souhaitait pas venir. "Je fais le choix de différencier la première et la deuxième affaire qui pour moi est totalement différente, en terme de nombres de victimes et de gravité des faits. Il n'avait pas sa blouse blanche avec sa voisine ou ses nièces" explique-t-il. 

Le huis clos a donc été confirmé ce vendredi, jour de l'ouverture du procès. 


 
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