L'huître plate est l'huître traditionnelle bretonne. Elle a disparu dans les années 70, victime de parasites, mais aujourd'hui pour tenter de palier la surmortalité des huitres creuses, la region, les comités conchylicoles et les chercheurs tentent de relancer la production.
Noël, c'est la grande période pour les huîtres, qui trouvent une place de choix sur les tables de réveillon. Mais creuse ou plates les huîtres ? La creuse domine largement le marché, car si l'huître plate est l'huître traditionnelle en Bretagne, elle a été abandonnée il y a quelques décennies. Elle était en effet victime de parasites et avait été supplantée par la creuse. L'idée est donc de relancer cette huître de qualité, très prisée des consommateurs, mais rien n'est gagné car elle reste extrêmement fragile avec généralement plus de 90% de perte.
Une mauvaise année 2016
Richard est l'un des rares ostréiculteurs de la région à produire uniquement de l'huître plate. Pour lui le travail a commencé bien avant Noël, pour récolter les huîtres qu'il élève sur une concession de 110 hectares en pleine mer. Mais cette année encore, comme les quatre années précédentes, la récolte est mauvaise
L'an passé il a récolté 20 tonnes d'huîtres seulement contre 1000 à 1200 les bonnes années. Et 2016 risque d'être aussi catastrophique. En cause, les prédateurs comme la crépidule ou le bigorneau perceur, qui attaque les huîtres mais un problème se pose aussi sur les zones de captage, qui pour Richard se trouvent dans la baie de Quiberon. Sur 100 larves d'huîtres plates, seule une ou deux donneront une huître adulte. Des pertes énormes, que pour l'instant personne ne sait expliquer.
Le programme Perle pour enrayer la surmortalité
Cette mortalité n'est pas un phénomène nouveau, puisque dans les années 60-70, deux parasites ont eu raison de l'espèce qui a alors été remplacée par l'huître creuse. Mais aujourd'hui, face à la surmortalité dont est victime cette dernière, la région, les comités conchylicoles et les chercheurs bretons et ligériens se sont unis pour tenter de trouver des solutions. C'est ce que l'on appelle le programme Perle. Dans le Finistère, face au port de Lanildut, dans quelques mois un centre technique doit voir le jour, dans l'objectif de comprendre pourquoi le taux de captage des huîtres plates est si faible. Il devra aussi tenter de concevoir une huître plate naturelle plus rustique et donc plus résistante.
L'objectif du programme est de relancer la filière de l'huître plate en Bretagne, pour permettre aux ostréiculteurs de diversifier leur production.
Le reportage dans la baie du Mont-St-Michel (35) et à Lampaul-Plouarzel (29) d'Isabelle Rettig et Alexis Paumard
- Richard Beaulieu, ostréiculteur
- Ricardo Gonzalez Araya, biologiste-Comité régional conchylicole Bretagne Nord