Après une année particulièrement meurtrière pour les apiculteurs breton qui ont perdu pas moins de 20 000 ruches, un mouvement de solidarité est né. Ce samedi à Quiberon, des apiculteurs sont venus de toute la France avec des essaims d’abeilles, pour renforcer le cheptel breton.
Elles viennent de la Drôme, de l'Ariège, du Maine et Loire ou encore du massif Central. Des colonies d'abeilles, arrivées à Saint-Pierre-Quiberon dans la nuit de vendredi à samedi.
En tout, plus de trois cent ruches, patiemment élevées, pour venir en aide aux apiculteurs bretons, qui ont dû faire face à une mortalité inquiétante.
C'est très émouvant, très fort
Vingt mille ruches ont disparues en 2018 en Bretagne. "J'ai eu plus de 30 % de pertes après l'hiver, donc c'est grâce à cette solidarité des apiculteurs que l'on a ces essaims, c'est très émouvant" témoigne Mathieu Audo, qui repartira avec 14 nouvelles ruches.
L'Etat avait promis trois millions d'euros, qui se sont réduits comme peau de chagrin. Et les aides de la Région ne suffiront pas à rétablir le cheptel breton. Alors cette solidarité est bienvenue, mais ne fait pas baisser l'amertume.
"L'Etat devait compléter, soit pour racheter des essaims, soit pour compléter le dispositif mis en place par la Région, or à ce jour il n'y a plus du tout d'aides, et ce n'est pas normal, car on a besoin de ces aides" plaide Mathieu.
Une pépinière d'abeille devrait bientôt voir le jour en Bretagne afin d'essayer de pallier ce risque de surmortalité, mais les apiculteurs s'attendent à d'autres pertes si des mesures vraiment efficaces ne sont pas appliquées.
En mai dernier, un convoi transportant des ruches mortes avait alerté les pouvoirs publics sur cette situation. Pour les apiculteurs, "les pesticides sont au coeur du débat".