Opération de sauvetage réussie, Kevin Escoffier est à bord de YesWeCam! Le skipper de PRB est apparu souriant et ému, emmitouflé dans sa combinaison de survie aux côtés de Jean Le Cam.
A 2 h 18 heure française, le team PRB a été informé du sauvetage de Kévin Escoffier par Jean Le Cam. C'est ainsi que commence le communiqué commun de l'équipe de course et du Team PRB. "Au PC depuis le début de soirée, le Président de PRB, Jean-Jacques Laurent, a assisté minute après minute avec toute l’équipe de direction de course, aux opérations de sauvetage déployées pour retrouver le skipper, contraint de quitter le bord aux environs de 14h46 heure française pour se réfugier sur son radeau de survie."Kévin Escoffier avait déclenché la balise de détresse de son IMOCA PRB, ce lundi 30 novembre à 14 h 46, dans les Quarantièmes Rugissants, au 22e jour de course du Vendée Globe.
"Il est à bord avec Jean ! On vient de le voir"
Quelques mots rapides sans plus de détail ont surgi au cœur de la nuit. Un immense soulagement pour l’ensemble du team, la famille de Kévin et tous les acteurs du Vendée Globe en mer, mais aussi à terre.
Jacques Caraës, le directeur de course raconte : "Nous avions renvoyé Jean sur une position reçue par le CROSS Gris Nez, position émise par la balise de détresse du bord EPIRB. La simulation de dérive de Météo France correspondait aussi à cette trace. Jean a fait route à 00h15 TU (1h15 heure française) sur notre ordre pour rejoindre ce point à vitesse réduite. Il n’a trouvé personne à la position donnée. Il a ensuite repris sa route au Sud-Est pendant trois-quarts d’heure – une heure".
Des heures de recherches qui paraissent interminables
Jacques Caraës : "Alors qu’il progressait à 1,5 nœuds dans un vent de 20-25 nœuds sous voilure très réduite (3 ris dans la grand-voile et sans moteur), il a disparu de l’écran et nous l’avons entendu parler. On ne voyait plus personne. Puis, quelques minutes après 1h06 TU, soit 2h06 heure française (heure à laquelle il a dû précisément récupérer Kevin à son bord), Jean est redescendu à la table à cartes, puis nous avons vu Kevin arriver dans son dos en combinaison de survie. Ils sont apparus quelques secondes, en forme tous les deux avant que la vidéo ne coupe. Il va bien. Tout le monde va bien. Ils se remettent !".
"On n'a pas beaucoup dormi, quelle nuit !"
"C'est vrai que ça se termine bien mais il y a des moments où tu te dis putain si ça se termine mal ça va pas être facile cette histoire" raconte Jean Le Cam ce matin. "Avec la mer qu'il y avait c'était pas fastoche pour manoeuvrer". Le skipper s'est fait peur car à un moment, il ne voyait plus Kévin Escoffier. Il est resté en "stand-by" à attendre le jour. Il voulait aussi éviter le sur-accident. Et puis soudain."Debout sur le pont, je vois un flash, la lumière qui apparaît dans une vague. Putain je me dis, c'est pas vrai. Le radeau était un 1 mile et demi de la position estimée du point que j'avais en référence. Là tu passes du désespoir au truc de dingue. Là je me suis dit il faut que j'arrive le plus près possible."
La remontée n'a pas été longue, "dix minutes" explique-t-il mais "il ne fallait pas mollir".
Un bateau plié en deux
Ce matin, Kévin Escoffier a pu dire quelques mots pour remercier Jean Le Cam. Très ému, il s'excuse d'avoir gâché la course de son concurrent et d'avoir détruit le bateau. "Vous voyez les films sur les naufrages, c'était pareil en pire. En 4 secondes, le bateau il a planté, j'ai mis la tête dans le cockpit, il y a eu une vague. J'ai eu le temps d'envoyer un texto. La vague elle a tout fait shunter l'électronique. C'est un truc de barjot. Plier un bateau en deux, j'en ai fait mais celle-ci !"
Dans son communiqué, l’ensemble du Team PRB remercie sincèrement Jean Le Cam et les trois autres skippers, Boris Herrmann, Yannick Bestaven et Sébastien Simon qui se sont investis de manière héroïque et sans relâche pour retrouver Kevin, ainsi que la direction de course, le CROSS Gris Nez et le MRCC Cape Town, qui ont remarquablement mené les opérations de recherche.