Abeilles : l'année 2019 s'annonce "catastrophique" pour les apiculteurs, "du jamais vu en trente ans"

La canicule n'affaiblit pas que les mammifères : les abeilles ont également souffert de l'épisode de chaleur de la semaine du 25 juillet. Pour certains apiculteurs du Centre-Val de Loire, c'est la conclusion d'une année placée sous le signe de la calamité.

41,3°C à Orléans, 40,8°C à Tours, les fortes chaleurs de la semaine du 25 juillet n'ont pas affecté que les humains. Les abeilles elles aussi ont souffert. A Saint-Benoît, où se trouve l'exploitation de Dominique Ronceray, les températures ont plafonné à 42,8°C. Pour l'apiculteur, c'est toute l'année 2019 qui est "catastrophique". Entre le gel, qui a interrompu la floraison des acacias en mai, le colza touché par le mauvais temps et les deux vagues de chaleur de juillet épisode caniculaire, les apiculteurs ont de plus en plus de mal à faire leur miel.
 

Du jamais vu en trente ans

"En trente ans de métier, ça doit être l'une des deux ou trois pires années", renchérit l'exploitant. Alors qu'il tire habituellement 25 à 30 kilos de miel de tournesol de chacune de ses ruches à cette période de l'année, il s'attend à ce que la récolte 2019 soit trois fois moindre. Outre la végétation affaiblie, les abeilles préfèrent rester au nid par ces grandes chaleurs, afin de le ventiler et d'y maintenir la température pour protéger la reine.

Dans le Loir-et-Cher, l'exploitation de Thierry Petit a un peu moins souffert de la chaleur : "les fleurs passent plus vite, la récolte n'est donc pas extraordinaire, mais les grosses chaleurs ne nous font jamais trop peur", relativise l'apiculteur. Mais la mortalité reste forte au sein de ses 200 ruches, de l'ordre de 35%. "Il y a les pesticides, mais ça, ça fait ving-cinq ans qu'on le dit, et maintenant il y a le frelon asiatique, qui attaque les abeilles en élevage." Face à l'hécatombe de reines, il a dû faire appel aux aides européennes afin de racheter des ruches et renouveler son cheptel.
 

"La prise de conscience est en route"

"C'est de plus en plus difficile de maintenir son cheptel en vie", confirme Dominique Ronceray. "On voit que la biodiversité est en train d'évoluer depuis des années. Les chênes pédonculés sont malades, les bruyères ont disparu en Sologne..." Il veut pourtant rester optimiste, et constate que la société s'interroge sur le réchauffement climatique et l'usage à outrance des pesticides. "La prise de conscience est en route", espère-t-il.
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