Conférence de presse d'Emmanuel Macron : entre "confiance" et "attention", l'aile gauche de la majorité sur le qui-vive

Le président de la République s'est adressé autant aux Français qu'à son camp, lors d'une conférence de presse de deux heures ce mardi 16 janvier. Au programme : éducation, santé, travail... Avec un objectif : faire oublier les divisions qui ont émaillé la majorité ces derniers mois. A-t-il réussi ?

Entre le vote de la loi immigration et la nomination de plusieurs ministres issus des bancs des Républicains, les signaux envoyés par l'exécutif à l'aile gauche de la Macronie sont plus qu'irréguliers. Ce mardi 16 janvier, Emmanuel Macron a tenu une conférence de presse XXL, tant pour parler aux Français qu'à ses troupes.

Pendant deux heures, le président de la République a multiplié les annonces, les promesses, les grandes lignes de son plan de "réarmement", notamment civique, qu'il avait promis lors de ses vœux. "Le président a refait un peu de Jupiter, il y en avait besoin", a réagi le député MoDem du Loiret, Richard Ramos, ce mardi soir sur Franceinfo.

"Il faudra faire très attention"

Après la nomination du gouvernement de Gabriel Attal, un "gouvernement à droite", assumait Richard Ramos, l'élu avait manifesté son désir de voir émerger une liste estampillée centre et MoDem aux élections européennes du 9 juin. Une liste indépendante de Renaissance.

Alors, la majorité est-elle cassée ? "Je ne crois pas", a-t-il considéré ce mardi, après la conférence de presse d'Emmanuel Macron. Il dit vouloir avant tout juger le gouvernement sur "l'action" et pas seulement sur les discours, mais espère "un recentrage centriste" avec la nomination imminente des secrétaires d'État. Un recentrage qui, selon lui, ne peut se faire qu'avec le travail parlementaire. Seulement, "une seule fois en deux heures, et sur le bout des lèvres, le mot "Parlement" a été mentionné" par le président, regrette-t-il. Conclusion : "Il faudra faire très attention", lance-t-il, comme un avertissement aux collègues de son parti.

"Une politique qui rassemble"

Fabienne Colboc, de son côté, dit avoir "toute confiance dans le Premier ministre". La députée Renaissance d'Indre-et-Loire, plutôt classée à gauche du parti présidentiel, était ce vendredi 17 janvier invitée de la matinale de France Bleu Touraine. Et, a priori, l'ancrage à droite du gouvernement ne la dérange pas :

Je vais répéter ce qu'a dit Gabriel Attal. On ne juge pas les gens d'où ils viennent, mais ce qu'ils vont faire, et ça va être décidé par le Premier ministre.

Fabienne Colboc, députée Renaissance d'Indre-et-Loire

France Bleu Touraine

La députée de Touraine a pourtant voté contre la loi immigration, en décembre 2023. "J'ai pu m'en expliquer directement avec le président de la République lundi, il a très bien compris", assure-t-elle. Fabienne Colboc estime que l'exécutif affiche une "volonté d'avoir une politique qui rassemble". Et, comme Richard Ramos, elle attend les actes, et en particulier le discours de politique générale que pourrait prononcer le Premier ministre à l'Assemblée le 30 janvier.

Les deux élus se disent aussi satisfaits des annonces et des sujets abordés par Emmanuel Macron, de la promotion des symboles de la République à l'école, jusqu'à la promotion de la valeur travail.

"Vieille France"

Dans l'opposition, les réactions sont évidemment moins enjouées. Le député écologiste de Tours, Charles Fournier, a ironisé sur Twitter, en réponse à la une de Libération de ce vendredi : "Travail, famille (fertilité), patrie", écrit-il en référence à la devise du régime de Vichy, et au plan de lutte contre l'infertilité annoncé ce mardi par Emmanuel Macron. Dans un autre tweet, il explique voir dans cette conférence de presse "un discours de politique générale rétrograde".

À droite, Olivier Marleix, élu d'Eure-et-Loir et patron des députés LR, a qualifié l'évènement de "catalogue, avec un président qui se perd dans le détail" mais "incapable de faire des choix sur ce qui est essentiel". Côté extrême droite, Roger Chudeau, député RN de Loir-et-Cher a estimé que certaines des mesures éducatives promises par le président "sont directement empruntées au programme de Marine Le Pen", quand les autres seraient "déjà au programme ou bien pratiquées".

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