Élections : voter aux départementales, ça change quoi à ma vie ?

C'est l'élection la plus boudée des Français, et pour cause. Au de notre millefeuille territorial si complexe, comment savoir à quoi nous sert exactement notre conseil départemental ? France 3 vous répond, avec des exemples concrets.

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En 2015, lors des élections départementales, l’abstention au second tour avait atteint les 50%. On les comprend, car entre les couches du millefeuille territorial, difficile de savoir qui se charge de quoi. Disons-le tout net : notre département, à part à nous localiser, on ne sait pas toujours à quoi il nous sert. 

Les départements peuvent agir essentiellement dans quatre grands domaines :

  • Solidarité et cohésion territoriale
  • Education
  • Aménagement et transports 
  • Action culturelle et sportive 

Avec ce portefeuille, les conseillers départementaux que nous renouvelons tous les 6 ans ont à leur charge de nombreux aspects de nos vies quotidiennes.

Voierie, lutte contre les incendies : le département au quotidien

Parmi les exemples les plus concrets qu’on puisse vous proposer, il y a un débat dont vous vous souvenez forcément. Les routes départementales doivent-elles être limitées à 80km/h ou à 90km/h ?

En 2018, c’était sur une décision du ministre de l’Intérieur que la vitesse avait été réduite sur ces voies de transport. Et récupérer ce pouvoir de décision n’avait pas été chose facile. Mais, face à la détermination des représentants locaux, le Sénat avait fini par trancher, rendant aux départements le droit de fixer la limite maximale autorisée. Résultat : quelque 2000 kilomètres de routes, à travers les 6 départements, sont repassés à 90km/h.

Discret, le département met aussi la main à la pâte dans un domaine essentiel : vous sauver la vie. C’est cette autorité qui est en charge du SDIS, le Service départemental d’incendie et de secours. Les sapeurs-pompiers ont notamment eu l’occasion de s’illustrer ces dernières années dans l’Indre, particulièrement frappé par la sécheresse.

Parc naturel de la Brenne et forêt de Lancosme en 2019 ; évacuation dans les communes de Lignac et Chalais en 2020 ; Oulches, en 2021… Les pompiers du département ont parfois passé des nuits entières à noyer les sols pour éviter la propagation des feux, et protéger la population.

Solidarité : les plus fragiles comptent sur le département

Sur le thème de la solidarité, c’est le département qui s’occupe de l’Aide Sociale à l’Enfance, dite ASE. En découlent la gestion, notamment, des foyers et familles d’accueil pour les mineurs qui ne peuvent vivre avec leurs parents. Dans ce domaine sensible, une mauvaise gestion peut vite se transformer en catastrophe humaine.

Dans la région, le Loiret a par exemple été forcé de mettre les bouchées doubles, après des années de blocage. Insalubrité des locaux, risque incendie, absence de projets pour l’enfant… Le manque de communication entre le département et son opérateur de protection de l’enfance (Aidaphi) avait eu des conséquences très sérieuses, pointées du doigt par la cour des comptes. "Il y a vraiment un changement de politique qu'on apprécie beaucoup", témoignait le président de l’Aidaphi après le changement de mandature.

Cette question de la protection de l’enfance concerne aussi les mineurs étrangers isolés. Ici, la protection des plus fragiles touche à la politique, et les départements y mettent une bonne volonté variable. En Indre-et-Loire, l’accueil des mineurs isolés est devenu une véritable bataille de droit et de principes entre l'autorité territoriale et les associations. Le département a reçu, en 2020, sa troisième condamnation pour un refus de proposer une solution d’hébergement à un jeune isolé. La charge financière que représente cette responsabilité est conséquente, et plusieurs départements souhaitent un investissement plus important de l’Etat. 

Autre exemple, sur la question du handicap. Ce sont les Maisons Départementales des Personnes Handicapées (MDPH) qui gèrent entre autres les cartes de stationnement, véhicule ou matériel adapté et attribue la Prestation de compensation du handicap. Des aides, attestations et équipements sans lesquels le quotidien se complique pour les personnes en situation de handicap, et particulièrement celles qui travaillent. Les délais et les fastidieuses formalités administratives sont régulièrement pointés du doigt par les premiers concernés.

Education, culture : le conseil départemental, cet animateur du territoire

Ni vos journées d’écoles, ni vos vacances, ne seraient tout à fait les mêmes si le département n’était pas à l’animation. Sur le volet éducation, l’entité locale est chargée des collèges. Le Loir-et-Cher est particulièrement dynamique dans ce domaine, n’hésitant pas à mener des projets pilotes pour en mesurer le succès. En 2014, quatre de ses établissements expérimentaient le développement des circuits-courts dans les cantines, avec le concours des producteurs locaux.

Une autre initiative, plus récente, a eu un succès plus mitigé : la mise à disposition de bracelets distributeurs de gel hydroalcoolique aux collégiens a tourné court. "Des élèves avaient mis de l'encre ou du parfum dans le bracelet avec le gel, et jouaient à se battre avec" témoignait la direction d’un établissement. On ne peut pas gagner à tous les coups !

Concernant la culture, le département partage naturellement la compétence avec les autres collectivités locales. Mais c’est lui qui peut décider notamment d’ouvrir une bibliothèque, ou de financer un musée. Et sur ce point, les départements du Centre-Val de Loire ne sont pas en reste. A La Borne, Le Cher a par exemple investi dans un lieu unique en France, le Petit musée rigolo de l'artiste-plasticien Zèbréric, inventeur entres autres de la "machine à se noyer dans un verre d'eau vide".

En Eure-et-Loir, le département couve sur plusieurs merveilles, parmi lesquelles le musée d’histoire naturelle de Châteaudun, ou encore la fameuse maison de la tante Léonie, présente dans l’oeuvre de Marcel Prout. Ici encore, le budget dédié à la culture est un vrai choix politique dans chaque conseil départemental.

 

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