Les gelées nocturnes du début du mois d'avril ont touché un certain nombre de cultures dans le Centre-Val de Loire, notamment les betteraves et les vignes. Face à une catastrophe annoncée, les vignobles du Val de Loire pourront au moins s'appuyer sur un millésime 2020 abondant.
Les gelées de début avril ont laissé leur empreinte sur l'agriculture en Centre-Val de Loire, et les exploitants n'ont pas encore fini de mesurer les dégâts. Après les betteraviers, les viticulteurs ont été soutenu par le gouvernement, qui a annoncé un régime de calamité agricole. Mais malgré ces épisodes de gel, l'interprofessionnelle viticole Interloire a annoncé via un communiqué ce 27 avril que "le Val de Loire pourra répondre à ses marchés". Toutefois, "bien qu’il soit trop tôt pour évaluer les pertes avec précision –il faut attendre 'la repousse' d’ici quelques semaines pour les premières estimations et l’impact définitif sera chiffré à la déclaration de récolte, en fin d’année -nous savons d'ores et déjà que la récolte 2021 sera impactée", indique Interloire.
Un risque climatique connu
L'épisode de gel d'avril 2021 est loin d'être inédit, la région ayant déjà été touchée en 2016, 2017 et 2019. "La filière a fait des équipements contre les aléas une des priorités du plan filière Val de Loire 2030", note le président d'Interloire, le Loir-et-chérien Lionel Gosseaume. "Ces 5 dernières années, plus de 400 tours antigel ont été installées dans le vignoble. Il faut continuer le déploiement des dispositifs de protection que ce soit les tours antigel, l’aspersion, les fils chauffants... pour garantir le niveau de nos récoltes." Il a par ailleurs confirmé l'intention d'Interloire de relayer et d'appuyer "les demandes de la profession pour que les pouvoirs publics accompagnent la filière".
Cette nouvelle difficulté climatique s'ajoute à la perte de revenu des viticulteurs à l'export depuis l'entrée en vigueur de la taxe américaine sur le vin en 2019. Au début de l'année 2021, Interloire estimait que 50 millions d'euros de manque à gagner se sont accumulés depuis octobre 2019 pour les vins de Loire. Malgré les pertes de récolte, les viticulteurs du Val de Loire devraient cependant pouvoir s'appuyer sur leurs stocks, notamment ceux du millésime 2020, pour répondre à la demande. Ce millésime, "près de 3 millions d'hectolitres", précise Lionel Gosseaume, "nous aidera à maintenir un niveau de disponibilité satisfaisant".