Affaire Chloé à Blois : le policier n'ayant pas recueilli la plainte de la victime convoqué en conseil de discipline

Ce jeudi 11 mai, le policier n'ayant pas pris la plainte de Chloé, en décembre 2022, est convoqué en conseil de discipline. Agressée par son ancien compagnon à Blois, la jeune femme de 24 ans avait passé de longues semaines dans le coma et conservera des séquelles de son agression.

L'information a été relayée au matin de ce jeudi 11 mai, par franceinfo. Cet après-midi, le policier n'ayant pas reccueilli la plainte de Chloé est convoqué en conseil de discipline pour "absence de prise en compte du statut de victime".

Le fonctionnaire de police reste suspendu à titre conservatoire

Selon une information révélée par France Inter en cette fin d'après-midi, le conseil de discipline "n'a pas réussi à se mettre d'accord. C'est donc le ministère de l'Intérieur qui va devoir trancher".

Et de préciser que "les représentants de l'administration ont voté pour la révocation du policier, les représentants du personnel contre". D'où l'impossibilité de trouver un compromis. 

Le fonctionnaire de police restera donc suspendu à titre conservatoire, comme l'avait demandé le directeur général de la police nationale, Frédéric Gaux, suite à l'enquête administrative menée par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN)

Venue déposer plainte, le policier lui demande de revenir le lendemain

Pour mieux comprendre, revenons sur les faits. Nous sommes le 13 décembre 2022, à Blois. Chloé, 24 ans, est violemment agressée dans un hall d'immeuble par son ex-compagnon. Elle passera de longues semaines dans le coma et gardera des séquelles de cette attaque. 

Deux heures avant cet événement, la jeune femme s'était rendue au commissariat de Blois pour déposer plainte, encouragée par des agents municipaux ayant assisté à une dispute dans la rue. Arrivée sur place, le policier lui avait demandé de revenir le lendemain. 

Chloé sortait du coma, en février dernier, avec des séquelles

En février dernier, nous apprenions que la jeune femme s'était réveillée de son coma. Son pronostic vital n'était plus engagé. La procureure de la République, Charlotte Beluet, avait communiqué sur les séquelles définitives subies par Chloé.

Contactée ce matin par France 3 - Centre-Val de Loire, la procureure nous a indiqué que la sanction prononcée en conseil de discipline ne relevait pas de son "cercle de compétences, lesquelles sont judiciaires".

Une sanction prononcée en interne

Àgé de 54 ans, le policier avait été suspendu de ses fonctions. Il a reconnu devant l'IGPN une "mauvaise interprétation" de la situation, expliquant avoir occupé plusieurs postes à la fois ce jour-là.

Quelques mois plus tôt, ses supérieurs l'avaient averti, au sujet de négligences professionnelles. En effet, la sanction pouvant aller jusqu'à la révocation relève du ministère de l'Intérieur. 

Quand on est salarié de l'État, on doit être encore plus vigilant.

Une militante du collectif droit des femmes 41

Pour dénoncer les conclusions de l'IGPN, un rassemblement avait été organisé par le collectif droits de des femmes 41, au moment des faits. Contactée ce matin, une militante rappelait que la sanction prononcée cet après-midi se devait d'être exemplaire. 

"Ce que je peux vous dire, c'est que quand on fait une faute professionnelle dans une entreprise, il doit y avoir une sanction. Je trouve bien normal que ce policier soit sanctionné", indique-t-elle.

Selon la cousine de la victime, Chloé "se remet doucement". Psychologiquement, c'est plus compliqué

Ce matin, nous avons pu avoir des nouvelles de la victime. "Elle va bien et se remet doucement, physiquement. Psychologiquement, c'est compliqué parce qu'elle ne se rappelle toujours de rien", nous indique la cousine de Chloé.

L'ex-compagnon de la victime, par le biais de son avocat, avait reconnu les faits de violences mais avait nié avoir eu l'intention de tuer son ex-compagne. Selon le collectif Nous toutes, 41 féminicides ont été dénombrés depuis le début d'année en France. 

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