Suivez le résultat du premier tour des élections législatives 2022 dans les six circonscriptions du Loiret.
Après la victoire d’Emmanuel Macron au scrutin présidentiel en avril dernier, les électeurs se sont rendus aux urnes ce dimanche 12 juin, pour déterminer quels députés allaient les représenter à l’Assemblée nationale, et donner (ou non) une majorité au président de la République et à son gouvernement.
Nous vous proposons de découvrir comment les habitants des six circonscriptions du Loiret ont voté pour ce premier tour des élections législatives 2022, et s’ils ont voté. L'abstention en 2017 avait atteint 49,53% dans le département au premier tour.
Un duel PS-LREM dans la 1ère circonscription
La députée sortante LREM Stéphanie Rist est arrivée en tête dans la 1ère circonscription du Loiret, qui s'étend de Saint-Denis-en-Val à Beaugency en passant par le sud d'Orléans, avec 36,49% des votes. Elle devance Ghislaine Kounowski, candidate du PS et de la Nupes, qui termine avec un score de 28,67%.
Médecin rhumatologue de profession, Stéphanie Rist avait marqué lors de son mandat de députée par son implication à la mise en place d'une faculté de médecine à Orléans, un moyen de lutter contre la désertification médicale qui touche la région. Ghislaine Kounowski a quant à elle fait campagne dans un territoire où Jean-Luc Mélenchon est arrivé second avec 20,8% au premier tour de la présidentielle.
François-Valbert Hélie (Rassemblement National) a obtenu un score de 15,24% qui le place en troisième place. Thierry Cousin, investi par l'UDI et LR et maire de Saint-Pryvé-Saint-Mesmin a réuni 12,06% des voix. Restent Patricia Lequen (Reconquête, 4,41%), Sabryna Khider (Les Patriotes, 1,29%) Claude Trepka (Lutte Ouvrière, 1,23%) et enfin Dounia Khuwaylid (Union des démocrates musulmans français, 0,61%).
Caroline Janvier en tête dans la 2e circonscription
La députée sortante de LREM, Caroline Janvier, a obtenu 29,10% des voix, à quelques points devant Emmanuel Duplessy, le candidat de Génération.s et de la Nupes, avec 25,12%.
Elle avait créé la surprise en 2017 dans la plus peuplée des circonscriptions du Loiret, englobant une partie de la métropole et une partie de la Beauce. Alors que le maire d'Orléans Serge Grouard (LR) la détenait depuis une quinzaine d'années, la candidate de la majorité Caroline Janvier l'avait finalement emportée avec une courte avance (51,23% contre 48,77%). Nouvelle en politique, elle confiait à notre micro accorder une importance toute particulière à passer du temps avec les concitoyens de sa circonscription, souhaitant "balayer l'image déconnectée régulièrement associée aux élus LREM".
Elodie Babin, conseillère régionale RN, a obtenu 19,22% des voix, ce qui la place en troisième position. Elle est suivie par le LR Alexandre Houssard, conseiller municipal LR à Orléans et quasi inconnu du grand public avec 11,69%. Viennent ensuite Jean-Paul Mallet (Reconquête, 4,96%), Yann Chaillou (divers centre, 4,18%), l'organisatrice du mouvement anti-pass orléanais Sarah Bertran (2,11%), Anaïs Boyer du Parti animaliste (1,79%), Farida Megdoud de Lutte ouvrière (1,21%) et enfin Abdel Rachid Achboune, de l'Union des démocrates musulmans de France, avec 0,62%.
Dans la 3e circonscription, l'extrême-droite à 30%
La candidate du RN Mathilde Paris a accompli une percée très nette, avec 30,82% des voix. La candidate de la majorité présidentielle, Carine Barbier (MoDem), arrive en deuxième place avec 20,92%. Kévin Merlot, de LFI, arrive troisième avec 19,21%. Battu, Claude de Ganay a appelé dans la foulée ses électeurs à "donner une majorité à Emmanuel Macron" en votant pour Carine Barbier.
La débâcle est en effet presque totale pour la droite "classique" dans cette circonscription. Le député sortant, Claude de Ganay, investi par LR et l'UDI, est arrivé en quatrième position avec 12,69% des votes. Il devait faire face à la dissidence du maire de Sully-sur-Loire Jean-Luc Riglet, également vice-président du conseil départemental, (9,27%). Cette candidature allait "nous faire perdre tous les deux", avait justement prophétisé le député sortant au micro de France 3.
Le score de Mathilde Paris, également conseillère régionale, n'est pas si suprenant dans un territoire où Marine Le Pen arrivait en tête au premier tour de l'élection présidentielle avec 29,7% des voix. Isabelle Lamarque a représenté le parti d'Eric Zemmour, Reconquête ! (3,48%). Philippe Gourret-Guénin se présentait pour le Parti animaliste (1,64%), Michel Naulin pour Lutte Ouvrière a obtenu 1,31% et Sébastien Cessac pour Les Altruistes 0,64%.
Jean-Michel Blanquer éliminé dans la 4e circonscription
Dans la 4e circonscription, l'ancien ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a été éliminé dès le premier tour avec 18,89% des voix. Il laisse la place à Thomas Ménagé du RN (31,45%) et le PCF Bruno Nottin pour la Nupes (19,43%). Ce score prive de second tour la droite classique, en possession de la circonscription depuis 1962.
La 4e circonscription du Loiret est la seule à n’approcher ni de près, ni de loin, la métropole d’Orléans. Rurale, la circo est avant tout celle de l’agglomération de Montargis et de Châlette-sur-Loing. Un centre urbain aux tendances politiques changeantes, votant tantôt à l’extrême-gauche, tantôt à l’extrême-droite. À la présidentielle 2022, la 4e est la seule circo du Loiret à avoir placé Marine Le Pen en tête, devant Emmanuel Macron, au deuxième tour. Autant dire que le terrain est glissant pour les candidats, et a été très scruté ce dimanche.
D’autant plus glissant que le député sortant, le LR Jean-Pierre Door âgé de 80 ans, ne se représente pas. En ordre de bataille, Les Républicains ont investi Ariel Levy, jeune vice-président du conseil départemental. Tout aurait pu rouler si Philippe Moreau n’avait pas décidé de présenter une candidature dissidente LR.
Côté majorité présidentielle, c’est le coup de poker. L’ancien ministre de l’Éducation national Jean-Michel Blanquer, laissé de côté par le dernier remaniement, a tenté sa chance, là où l’investiture semblait promise à l’élu d’Amilly Christophe Bouquet. Avec son étiquette Horizons, ce dernier avant commencé par refuser de retirer sa candidature face à l’arrivée du ministre, avant de se rétracter et de remporter une place de suppléant du même Blanquer.
L’extrême-droite aussi est partie divisée, entre Avenir Français (un satellite du RN) et le mouvement d’Eric Zemmour Reconquête. Situation assez inédite : seule la gauche (à l’exception de Lutte ouvrière) parait unie, sous la bannière Nupes. C’est la figure locale de Montargis Bruno Nottin, élu municipal communiste, qui mène la bataille.
À tout cela s’ajoutent une candidature animaliste, une des Patriotes, et une candidature citoyenne.
5e circonscription : le RN et LREM au coude à coude
La Cinquième, c'est le Malesherbois, le Pithiverais, et le nord de l'agglomération orléanaise (Fleury-les-Aubrais en somme). Le candidat du Rassemblement national Valentin Manent y est arrivé nettement en tête au premier tour, avec 27,87% des voix, suivi par celui de la majorité, Anthony Brosse, qualifié avec 21,74%. Maxime Buizard, le dauphin de la député sortante LR Marianne Dubois, n'arrive qu'en quatrième position (18,66%) au coude à coude avec Florence Chabirand, de LFI (18;87%). La candidature dissidente de droite représentée par Thierry Barjonat n'a obtenu, elle, qu'un score de 4,99%.
Depuis 1958, la circonscription est la chasse gardée de la droite, et des déclinaisons de l'UDR gaulliste, devenu le RPR, puis l'UMP et enfin les actuels Républicains. 60 ans de domination sans partage, sans alternance. La députée sortante Marianne Dubois, en poste depuis 2012, ne se représente pas, laissant la porte ouverte à toutes les hypothèses. C'est son suppléant, Maxime Buizard-Blondeau, qui a obtenu l'investiture du parti.
Ce qui a beaucoup vexé Thierry Barjonet, maire de Boynes, candidat malheureux à l'investiture LR, et qui a décidé de se présenter en dissident. De quoi diviser suffisamment les voix de la droite pour laisser une chance aux autres ? La majorité présidentielle a décidé d'y croire, en investissant Anthony Brosse, premier adjoint à la mairie de Pithiviers. À gauche, c'est la militante insoumise et novice en politique Florence Chabirand qui représentera la Nupes.
À l'extrême-droite, Valentin Manent est le candidat du Rassemblement national, et Éric de Nas de Tourris celui de Reconquête. Division aussi à l'extrême-gauche, entre Céline Sottejeau de Lutte ouvrière et Laurent Thébaut du Parti ouvrier indépendant. Laurent Mollière, pour le Parti animaliste, complète la liste.
Richard Ramos (MoDem) aux prises avec la Nupes dans la 6e circonscription
Député sortant, Richard Ramos est arrivé en tête au premier tour avec une avance notable de 32,38% sur son concurrent le plus proche, le candidat de LFI et de la Nupes Olivier Hicter, avec 25,52%.
La 6e circo du Loiret longe la Loire des quartiers Bourgogne et Saint-Marceau à Orléans, jusqu'à Lorris à l'Est, autant urbaine que rurale. Création récente, elle n'a un député que depuis 2012. À l'époque, c'était la socialiste Valérie Corre, battue dès le premier tour en 2017. Depuis, c'est Richard Ramos, étiqueté MoDem, celui-ci se représentant en 2022.
À l'extrême-droite, le RN arrive troisième avec Carla Boubekeur (19,54%). Chrystel de Filippi (adjointe au maire d'Orléans) investie par LR, a obtenu 9,68% des voix.
Suivent Anna Khelil pour Reconquête (3,51%), le candidat divers Gaël Baumegartner (3,44%), Raphaël Legros pour le Parti animaliste (1,58%), Sébastien Bibet des Patriotes (1,56%) David Choquel pour Lutte ouvrière (0,95%), Xavier Delaguette du mouvement local Les Altruistes (0,82%), le candidat divers Théodore-Richard Toulougoussou (0,80%) et enfin Dylan Silvestre du Mouvement pour la ruralité (0,21%).
