Élections législatives 2024 : une dernière semaine de campagne sous haute tension à Montargis

Le 1er tour des élections législatives a créé quelques tensions à Montargis depuis le début de la semaine. Des militants antifascistes sont accusés d'avoir perturbé des meetings de Thomas Ménagé, le député RN sortant du Loiret.

Dans la 4ᵉ circonscription du Loiret, les élections législatives sont quelque peu mouvementées. Depuis le début de la semaine, plusieurs meetings du député RN Thomas Ménagé ont été perturbés par plusieurs militants antifascistes. 

Dans des vidéos publiées sur les réseaux sociaux, on voit plusieurs personnes tenter d'interpeller Thomas Ménagé sur l'historique du Rassemblement national, fondé par d'anciens collaborateurs et Waffen-SS.

Une autre vidéo, postée à la fois par le candidat et le collectif, montrent un militant le questionnant sur le financement des armes des attentats islamistes de 2015, dans lequel Claude Hermant, trafiquant d'armes lillois et figure identitaire, était une figure centrale. L'homme exige également des réponses sur le pilotage par Jean-Claude Veillard, militant du RN, de la collaboration entre le cimentier Lafarge et l'État islamique en Syrie.

Le député sortant aurait refusé de répondre à ces questions d'habitants de sa circonscription "sur les liens entre le RN et le terrorisme".

Escalade verbale et physique

Depuis, Thomas Ménagé et les militants antifascistes se renvoient la balle, chaque partie accusant l'autres de violence. Le député sortant a dénoncé dans un communiqué "des actions violentes d'antifas d'extrême-gauche". Selon lui, "ces activistes violents ont affirmé leur volonté d'accaparer la parole pendant le temps d'échange, dans le but de museler l'expression des habitants de la circonscription désireux d'évoquer les dossiers du Gâtinais et le programme du Rassemblement national".

Il dénonce ensuite une limite franchie ce jeudi 27 juin au soir lorsque, selon le député du RN, "une poussée intempestive de cris et d'insultes, (...) qui n'ont pas leur place dans un État de droit", auraient eu lieu.

Le groupe "Loiret soulève-toi" dénonce quant à lui une "agression physique et verbale par un sympathisant du Rassemblement national" quelques jours plus tôt, le lundi 24 juin, à cause, selon eux, d'une simple remarque sur le fait que le "RN avait voté contre l'augmentation du SMIC". Ces faits se seraient déroulés à Châtillon-Coligny.

Le militant d'extrême droite lui a mis un poing dans la figure, et lui a vociféré des insultes antisémites, "sale juif Pétain n'a pas assez tué de gens comme toi".

Collectif "Loiret soulève-toi"

Des accusations que réfute totalement Thomas Ménagé. "L'extrême gauche est venue perturber les débats avec une violence de plus en plus prononcée", écrit-il dans son communiqué.

Thomas Ménagé dépose plainte

Lors du meeting du 27 juin, un "des antifas aurait tenté d'atteindre physiquement" Thomas Ménagé, selon ce même communiqué de presse, ce qui aurait nécessité l'intervention de la gendarmerie pour exfiltrer le député sortant. Ce dernier a annoncé porter plainte auprès du parquet de Montargis.

Pour le maire de la commune, Benoit Digeon (LR), cette escalade "cela dessert l'un et l'autre". "C'est seulement l'histoire de la lutte entre deux extrêmes. L'extrême essaie d'aller embêter l'autre puis l'autre fait des films en se plaignant en pensant que cela lui rapporte", analyse l'édile.  

La semaine passée, Montargis était déjà dans la tourmente après le passage de l'émission de France 2 "Envoyé Spécial", où une habitante avait insulté Divine Kinkela, une aide-soignante de la commune. Le parquet de Montargis s'était saisi des faits dans la foulée. Ce 28 juin, selon Le Parisien, Divine Kinkela a d'ailleurs porté plainte contre ses voisins.