La ligne entre Châteaudun et La Membrolle-sur-Choisille, au nord-ouest de Tours, était en travaux depuis octobre 2021. Une intervention payée par la région et l'État, devenue indispensable pour assurer la survie de la ligne.
Les fruits de l'accord entre la région et l'État commencent enfin à mûrir. Ce mercredi 22 juin, la ligne reliant Châteaudun en Eure-et-Loir à La Membrolle-sur-Choisille en Indre-et-Loire (dans l'agglomération tourangelle) a été inaugurée. Ou plutôt, inaugurée à nouveau, après près de dix mois de travaux de régénération de ce tronçon de l'axe reliant Tours à Paris via Châteaudun et Vendôme.
Des travaux de la dernière chance puisque : sans eux, "il aurait fallu soit fermer la ligne, soit appliquer des limitations de vitesse à partir de 2022 qui l'auraient rendue totalement inexploitable", explique Philippe Fournié, vice-président du conseil régional, chargé des Transports. À la clé, des temps de parcours allongés de 30 à 40 minutes pour un train Paris-Tours.
50 millions d'euros
Comme la ligne Châteaudun-La Membrolle, cinq autres "petites lignes" de la région étaient menacées par un avenir funeste à plus ou moins court terme. "SNCF Réseau et l'État, au départ, ont dit qu'ils ne voulaient plus intervenir dessus", ajoute l'élu. Pour remédier au problème, la région Centre-Val de Loire et l'État ont signé un protocole en février 2020, qui prévoyait 250 millions d'euros de travaux sur ces six lignes. 50% du budget échouant à l'État, les 50 autres revenant à la région.
Un peu plus de deux ans plus tard, Châteaudun-La Membrolle est la deuxième à avoir pu bénéficier d'une coup de jeune. Sur un peu moins d'un an de travaux, SNCF Réseau y a renouvelé 50 km de rails et 25 passages à niveau, a remplacé quatre aiguillages, et a refait l'étanchéité de trois ponts. En tout, la compagnie dit avoir posé 140 000 tonnes de ballast et 86 000 traverses. Un chantier à 51,5 millions d'euros, dont la région a payé près de 60%.
Avec cette réouverture à la circulation, la ligne devrait voir passer chaque jour neuf trains dans le sens Paris-Tours, et 12 dans le sens inverse. Un aller-retour quotidien entre Chartres et Tours, rendu possible par la réouverture de la ligne Chartres-Voves en 2016 au nord de Châteaudun, est également à nouveau au programme. Le tout avec des arrêts à Châteaudun, Cloyes, Vendôme, Château-Renault ou encore Monnaie. "Ce sont des lignes de desserte fine de nos territoires ruraux, c'est très important, plaide Philippe Fournié. Et vu l'augmentation du carburant, nos concitoyens ont besoin de transports collectifs."
Augmentation des besoins
Le vice-président de la région espère, par l'offre, créer de la demande. La semaine prochaine, la région entrera en négociations avec la SNCF pour la re-contractualisation de son offre de transports. "Chaque année, on fait évoluer nos services", en fonction "des besoins et des enjeux". L'élu promet ainsi "d'évaluer et de ré-évaluer" pour "correspondre aux besoins" sur la ligne rénovée. Et, en fonction, de "faire plus" : plus de trains chaque jour, notamment en complément du bien solitaire aller-retour entre Tours et Chartres.
Pour le transport de marchandises, principalement les céréales de Beauce, la ligne espère voir passer 200 trains de Fret par an.
Prochaine ligne à rouvrir après des travaux : Tours-Loches. Au départ prévue le 30 juin, la réouverture ne se fera finalement que le 1er septembre, pour cause de travaux de maintenance supplémentaires effectués par la SNCF. La ligne Tours-Chinon, elle, accueille à nouveau des trains depuis le mois de février.
Et maintenant
Restent trois lignes, inscrites également dans le protocole État-région. Pour l'axe Bourges-Montluçon, dont la rénovation "est très très importante", des travaux sont annoncés pour 2022-2026. "SNCF Réseau nous dit parfois qu’ils n’ont pas les financements globaux, mais on maintient la pression", affirmait (déjà) Philippe Fournié en octobre 2021, l'Etat étant cette fois 100% financeur.
L'horizon est plus flou pour les deux autres lignes, à savoir Salbris-Valençay (le Blanc-Argent) et Chartres-Courtalain. Sur cette dernière, la région se dit "en discussion avec l'Etat", les deux se partageant le financement à 60-40. Prochain chantier symbolique de la région : faire circuler plus de trains entre Tours et Loches, qui (officiellement) n'accueillera que 2 allers-retours et demi par jour à la réouverture.