Ce dimanche 12 juin, les électeurs étaient attendus aux urnes dans le cadre du premier tour de l'élection législative. Un scrutin marqué notamment par une abstention record, à l’échelle régionale comme nationale.
Des élus de droite déchus, des ballotages en faveur du Rassemblement National et une abstention record : cette soirée électorale du premier tour des élections législatives aura été riche en rebondissements.
Si dans la plupart des circonscriptions, ce sont les élus de la majorité qui sont arrivés en tête, le parti de Marine Le Pen a su convaincre l'Est de la région, à commencer par la très médiatisée quatrième circonscription du Loiret.
La majorité n'a pu miser que sur son ancrage local
Nous vous le disions : durant ces élections, la quatrième circonscription du Loiret a beaucoup fait parler d'elle. C'est en effet à Montargis que Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l'Education Nationale, a choisi d'être parachuté. Un atterrissage raté dans ce bastion de la droite puisqu'il termine en troisième position, passant à seulement 189 voix du second tour. Il entend d’ailleurs déposer un recours en justice de ces résultats. Devant lui, les candidats du Rassemblement National, Thomas Ménagé, et Bruno Nottin de la NUPES.
Autre grande perdante de la soirée : la député sortante de la majorité Nadia Essayan, battue dans cette circonscription de Vierzon, par le communiste Nicolas Sansu (NUPES). Il fera face au second tour au Rassemblement National, représenté par Christine Poly.
En revanche, le fraichement nommé ministre de l'Agriculture Marc Fesneau, figure de la troisième circonscription du Loir-et-Cher à laquelle il doit une grande partie de sa carrière politique, a joui une nouvelle fois de sa popularité en récoltant 31,97% des votes. De même pour le député sortant de la première circonscription du Cher, François Cormier-Bouligeon (32,14% des voix) et pour Guillaume Kasbarian dans la première d'Eure-et-Loir. Comme quoi, l'ancrage territoriale aura (sans doute) permis de faire la différence chez ces candidats.
La chute des Républicains
Ils étaient à cinq en 2017, cette année il en restera deux. Nicolas Forissier, dans la deuxième circonscription de l'Indre, et Olivier Marleix dans la deuxième d'Eure-et-Loir, sont les deux seuls élus Républicains présents au second tour de ces législatives. Arrivés tous les deux en première position, ils feront eux aussi face aux candidats du Rassemblement National, respectivement Fabien Thirion et Aleksandar Nikolic. Ce dernier s'était pour rappel qualifié au second tour des élections régionales.
Si certes le député sortant Jean-Pierre Door (LR) n'était pas candidat, après presque vingt ans de règne sur la quatrième circonscription du Loiret, son dauphin Ariel Lévy n'est arrivé qu'en quatrième position, réunissant seulement 14,34% des voix. La réélection de Claude de Ganay (LR) dans la troisième paraissait déjà compromise par la candidature dissidente de Jean-Luc Riglet (UDI) : cela n'a pas raté.
La grande vainqueur de cette élection : l'abstention
On observait déjà un taux d'abstention inédit lors de la présidentielle, à savoir 25,01% en Centre-Val de Loire au premier tour, mais cette élection législative bat tous les records. Ce dimanche 12 juin, c'est tout juste un citoyen sur deux (49,73% de participation) dans notre région qui a fait le déplacement jusqu'à son bureau de vote. Du jamais vu sous la cinquième République.
Une baisse de participation que l'on constate une nouvelle fois en Eure-et-Loir. En effet, aux élections législatives de 2017, ils étaient 49,8% à s'être déplacés, contre 47,55% ce dimanche. Des chiffres qui n'ont rien de nouveau : les électeurs de ce département se mobilise très peu à chaque échéance politique. De plus, le phénomène se fait particulièrement ressentir dans la ville de Dreux où 66,21% des électeurs n'ont pas voté le 12 juin.
Enfin, si le Loir-et-Cher demeure être le département où l'on se mobilise le plus, avec 51,17% de participation, il n'en demeure pas moins une baisse de deux points par rapport à 2017. Qu'on le veuille ou non, les futurs députés devront donc, à un moment ou un autre dans ce mandat, réfléchir au moyen de réconcilier les électeurs avec les urnes.