Dans un communiqué commun, l'Office de l'environnement de la Corse et la mairie de Bonifacio annoncent leur volonté d'instaurer des contingentements sur et autour de l'archipel des Lavezzi. Une mesure qui pourrait être effective lors de la saison estivale 2024.
"Concrétiser, ensemble, une stratégie garante de l’équilibre des usages, par le principe d’une mesure de régulation à vocation environnementale sur les îles Lavezzi."
C'est l'intention de la Ville de Bonifacio et de l'Office de l'Environnement de la Corse (OEC) qui ont annoncé dans un communiqué commun leur volonté de mettre en place "un contingentement" sur l'archipel des Lavezzi.
Si le mot quota ne figure pas dans le texte, c'est bien une régulation des visiteurs sur le site de la Réserve Naturelle des Bouches de Bonifacio que souhaitent instaurer les deux entités.
Cette possible instauration d'un dispositif pourrait s'étaler sur plusieurs mois, et éventuellement être effective à l'été 2024.
En effet, "une concertation aura lieu à l’issue de la saison estivale (2023) afin de coconstruire l’arrêté municipal portant sur une limitation du nombre de personnes autorisées à se rendre quotidiennement sur l’île, indique le communiqué. Les services de l’Office de l’Environnement de la Corse et de la Collectivité de Corse déploieront l’ingénierie nécessaire pour avancer sur la procédure."
"Définir un cadre réglementaire"
Aux Lavezzi, le sujet des quotas n'est pas nouveau. La régulation de la fréquentation sur l'archipel a fait l'objet - avec d'autre sites naturels - d'un vote à l'Assemblée de Corse en juin 2022. Jusqu'à présent, aucun dispositif de contingentement n'a cependant été mis en place dans l'île.
Le 16 juin dernier, lors d'un "temps d'échange" organisé aux Lavezzi en présence du président de l'OEC, Guy Armanet, et du maire de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci, les débats avaient tourné autour des "différentes actions entreprises pour restreindre l’accessibilité à certaines zones" de cet espace protégé.
Certaines mesures, comme l'interdiction de se rendre sur certaines îles de l'archipel dès cet été, avaient été présentées par l'Office de l'Environnement, gestionnaire de la Réserve Naturelle.
"L’OEC et la Mairie de Bonifacio ont ainsi dressé un bilan de cet engagement collectif important et tracé les perspectives qui permettront d’accentuer la baisse de la fréquentation constatée, dès l’année dernière, avec le lancement de la démarche opérationnelle."
En toile de fond de cette réunion, il était encore question de la possible et future instauration de quotas, dont la signature de l'arrêté nécessaire à leur application revient au maire de la commune.
"La mairie de Bonifacio sera particulièrement vigilante sur les modalités juridiques et pratiques qui permettront de définir un cadre réglementaire au contingentement potentiel de l’accès à l’archipel des Lavezzi, souligne le communiqué. Les services de l’Office de l’Environnement de la Corse et de la Collectivité de Corse déploieront l’ingénierie nécessaire pour avancer sur la procédure".
"Concertation et modalités"
Si l'OEC et la la mairie de Bonifacio souhaitent avancer sur la procédure, ils le feront selon "certains principes qui doivent servir de socle à l’acte juridique".
D'une même voix, Guy Armanet et Jean-Charles Orsucci réaffirment "la garantie du libre accès et de la gratuité aux habitants de Bonifacio et la garantie de l’accès prioritaire aux sociétés bonifaciennes de bateliers".
Le texte commun insiste également sur les "contours organisationnels qui doivent sécuriser le dispositif pour en assurer le succès". Ce qui induit, selon l'OEC et la Ville, "la concertation avec les services de l’Etat afin d’obtenir un éclairage technique et juridique ainsi que le retour d’expérience des territoires déjà engagés sur cette voie", ainsi que "la définition des modalités pratiques (QR code, bracelets, etc…), de leur coût total et de leur prise en charge financière."
Reste à savoir désormais si ce travail de concert se concrétisera. Et si les Lavezzi deviendront le premier site naturel de Corse où seront mis en place des quotas, sur un archipel qui a accueilli quelque 250 000 visiteurs l'an passé.