Deux des trois personnes placées en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur les incendies criminels ayant visé deux établissements cortenais et une concession Mercedes en périphérie d'Ajaccio ont été mises en examen et écrouées. Une troisième personne a été laissée libre à l'issue de son audition par les enquêteurs.
Dans l'enquête sur les incendies criminels ayant visé deux restaurants de Corte et la concession Mercedes d'Ajaccio le 5 décembre 2022, deux personnes ont été mises en examen pour "destruction de biens par incendie en bande organisée". Révélée par Corse-Matin, l'information nous a été confirmée par le parquet d'Ajaccio.
Kevin Ornec et Mourad Amar ont été placés en détention provisoire dimanche 9 juillet.
Les deux hommes, qui nient les faits qui leur sont reprochés, avaient été interpellés par les gendarmes de la section de recherches, dans la soirée du vendredi 7 juillet, à leur descente d'avion à l'aéroport de Campo dell'Oro.
Contactés ce lundi matin, leurs avocats, Mes Jean-François Vesperini et Charlotte Cesari, n'ont pas souhaité s'exprimer.
Dans ce même dossier piloté par un juge d'instruction ajaccien, une troisème personne avait été placée en garde à vue samedi 8 juillet. À l'issue de son audition par les enquêteurs, elle a été laissée libre sans qu'aucune charge n'ait été retenue à son encontre.
Pour rappel, ces incendies criminels avaient eu lieu dans la nuit du 4 au 5 décembre dernier, à environ une heure trente d’intervalle.
Les premiers faits étaient survenus peu avant trois heures du matin à Corte : deux restaurants, le Bama, puis le 24 étaient touchés par les flammes.
Un peu plus tard dans la nuit, vers quatre heures trente, c’est la concession Mercedes, à Baleone, sur la commune de Sarrola-Carcopino, qui était à son tour visée par un incendie. Deux affaires que le procureur d'Ajaccio avait décidé de joindre dans un même dossier en janvier 2023.
Pour l'incendie du Bama et du 24, comme pour celui de la concession Mercedes, un même véhicule aurait été utilisé par les incendiaires. La voiture, une Citroen C3 blanche, aurait été volée dans le secteur d'Ocana quelques jours avant les faits, et aurait par la suite été retrouvée brûlée au pont de la pierre, sur la commune de Bastelicaccia.
L'un des deux établissements visés, le Bama, est géré par le fils du président de l'Exécutif de Corse Gilles Simeoni. Le propriétaire de la concession Mercedes est le conseiller municipal ajaccien Jean-André Miniconi, un temps proche de Femu a Corsica. En 2019, un garage lui appartenant avait déjà été visé par des faits similaires.
Reste à savoir si ces mises examens mettent fin aux investigations ou si elles se poursuivront afin d'identifier de potentiels complices voire commanditaires.
La question du mobile reste en suspens. Notamment en raison du profil des personnes visées.
Pour l'heure, peu d'informations ont filtré sur les suites de l'enquête menée par la section de recherches de la gendarmerie.
Les précisions de Lionel Luciani :