Vente du couvent Sainte-Catherine : le maire de Sisco dépose plainte après avoir été menacé par téléphone 

Ange-Pierre Vivoni, maire de Sisco, dit avoir reçu des menaces, par téléphone, lui réclamant de retirer son offre de rachat du couvent de Sainte-Catherine. Il a déposé plainte ce vendredi 19 mars. La vente de la bâtisse est au cœur d'une bataille juridique depuis 2017.

Un acte que le maire de Sisco, Ange-Pierre Vivoni, classe au chapitre "des pressions auxquelles les élus locaux sont régulièrement confrontés". Jeudi 18 mars, l'édile dit avoir reçu un appel téléphonique "particulièrement menaçant" d'un interlocuteur anonyme qu'il résume sur la page Facebook de la commune. 

"On m'a ordonné de me retirer de l'acquisition du manoir de Sainte-Catherine sous peine de rencontrer de sérieux problèmes", écrit-il. Dans une volonté de "protéger le patrimoine historique de la commune contre toute forme de spéculation", Ange-Pierre Vivoni a déposé plainte ce vendredi pour menace. 

Des investisseurs privés intéressés 

S'étendant sur 27 hectares et renfermant une chapelle privée, un couvent et une tour médiévale inscrite aux monuments historiques, le domaine de Sainte-Catherine est au cœur des convoitises. 

Déjà propriétaire de l'église et de 15 hectares, la municipalité espère voir le couvent intégrer le giron communal. Un souhait qu'Ange-Pierre Vivoni exprime depuis 2017, date de mise en vente du bâtiment pour près de deux millions d'euros. 

Problème : en mai 2018, le propriétaire des lieux et gérant de la SCI Santa Catalina, l'avocat Yann Streiff, est mis en examen dans une procédure judiciaire ouverte à Paris. Celle-ci le vise, entre autres, pour des faits d’escroquerie. Le juge d’instruction en charge de l’affaire procède à une saisie du couvent à titre conservatoire. 

La mairie craint alors que le couvent ne soit vendu aux enchères. Mais en juillet 2018, le maire Ange-Pierre Vivoni présente malgré tout une offre de rachat officielle, soutenu par la collectivité de Corse à travers l'office foncier de la Corse. Un acte accordé, un an plus tard, par le liquidateur judiciaire en charge du dossier. 

Si de nouveaux investisseurs privés se sont depuis fait connaître, l'édile évoque des projets ambitieux comme l'installation du siège du parc naturel marin du cap Corse et/ou d'un musée de la mer. 

Soutiens politiques

Dès l'annonce des menaces que dit avoir reçu Ange-Pierre Vivovi, les soutiens politiques ont afflué sur les réseaux sociaux. Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse, écrit : "l'opération engagée avec le soutien de la collectivité de Corse sera menée à son terme."

Le député de la 2e circonscription de Haute-Corse, Jean-Félix Acquaviva, décrit quant à lui des "tentatives d'intimidation inadmissibles. […] Solidaires, nous l'aiderons pour l'acquisition au service de l'intérêt général."

"L'acquisition du couvent de Santa Catalina, à laquelle l'office foncier travaille depuis de longs mois pour la CDC, ne saurait être retardée ou compromise du fait de ces agissements", estime Jean-Christophe Angelini, président de l'agence de développement économique de la Corse et maire de Porto-Vecchio. 

Occupé à l'Antiquité, christianisé, un temps islamisé, le domaine de Sainte-Catherine révèle de nombreux aspects remarquables. Son couvent serait le premier de Corse et ses soubassements pourraient remonter au XIIe siècle. 
 

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