Jacques Mézard : « Mon but n’est pas de dire aux collectivités faites ceci ou faites cela »

Jacques Mézard était l’invité du Corsica Sera ce samedi soir. Le ministre de la Cohésion des territoires est notamment revenu sur l’opération « Action Cœur de ville » pour laquelle les villes de Bastia et d’Ajaccio ont été retenues avec 220 autres municipalités.

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S’il ne fallait retenir qu’un mot de la visite du ministre de la Cohésion des territoires en Corse, ce serait le logement. Après Bastia vendredi, où Jacques Mézard a notamment rencontré les bailleurs sociaux et les élus pour une réunion sur le logement social, il a pris la direction d’Ajaccio ce samedi et s’est rendu dans le quartier des Jardins de l’Empereur.




Le ministre a effectué cette visite de deux jours dans un but : partager sur l’opération « Action Cœur de ville » pour laquelle Ajaccio et Bastia ont été retenues avec 220 autres municipalités. Jacques Mézard est revenu sur ce projet dans le Corsica Sera.


Le plan « Action Cœur de ville » représente cinq milliards d’euros sur cinq ans pour 222 villes. Sur quels crédits peuvent compter les deux plus grandes villes de Corse ?

« Les crédits seront répartis en fonction des projets. La caractéristique du plan « Action Cœur de ville », c’est de permettre de redynamiser, de conforter l’action des villes moyennes dont on a bien besoin. Ce sont des crédits qui seront utilisés de manière simple. Mon but ce n’est pas dire aux collectivités faites ceci ou faites cela. C’est de leur mettre un certain nombre de moyens fléchés à leur disposition pour leur permettre de réussir leurs projets ».


Est-ce qu’il y a un certain type de projet qui est particulièrement plébiscité ?

« Bien sûr. Il y a des actions fortes qu’ils peuvent mener sur le logement, sur la restructuration de l’habitat, sur un certain nombre d’équipements. C’est cette capacité à mettre ces moyens à disposition des collectivités et, bien sûr, dans le cadre d’une action simplifiée. Parce que ce que je ne voulais surtout pas, c’est monter une nouvelle usine à gaz difficile à mettre en œuvre. Ces crédits existent, ils sont fléchés, ils sont à disposition pour ceux qui voudront les utiliser. Je suis ici avec cet esprit de simplification et de dialogue. »


Vous étiez à Bastia vendredi, vous avez rencontré la présidente de l’office territorial de l’habitat, cet office a un très gros déficit d’1,5 million d’euros. Aujourd’hui, cet office est territorial depuis la collectivité unique, est-ce que l’État va mettre la main à la poche pour l’aider à sortir de ces difficultés ?

« La question ne se pose pas de cette manière-là. J’ai eu un dialogue constructif avec la présidente, je lui ai dit qu’on allait lier un dialogue bilatéral pour voir de quelle manière on allait pouvoir l’aider. Je sais qu’il y a dans cet office un certain nombre de difficultés, mais avec la volonté de repartir sur de nouvelles bases. L’État sera là, bien sûr, pour appuyer. J’ai demandé le concours de la caisse des dépôts pour apporter un certain nombre de moyens. Nous allons y travailler ensemble dans l’esprit de leur permettre de repartir sur de bonnes bases. »


Intervenant : Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires. Images : France 3 Corse ViaStella


Est-ce que ça fait partie des sujets que vous avez abordés vendredi soir avec Gilles Simeoni ?

« Nous avons fait le tour de nombreux sujets dans un esprit de respect et de construction. Car c’est aussi ce que je suis venu dire ici. Je respecte les élus du territoire. Je suis là pour apporter un certain nombre de moyens, de facilitations. On a parlé de cet office HLM, on a parlé de l’action villes moyennes, on a parlé du numérique. Nous allons mettre en place, de manière expérimentale et en premier en Corse une espèce de TaskForce pour accélérer la résorption des zones grises et des zones blanches en matière de téléphonie mobile qui devrait démarrer dès 2018. »


Un problème qui se pose surtout dans le rural et pourtant votre visite se base quasi exclusivement en ville. Pour quelles raisons n’êtes-vous pas allé dans le rural en Corse ? Il y a beaucoup de villages qui ont beaucoup de besoins.

« Je crois être l’expression même d’un élu rural. Toute ma vie d’élu a été beaucoup consacrée au monde rural. Je suis venu parce qu’il y avait l’action cœur de ville qui était prête à démarrer, parce que le numérique concerne beaucoup le monde rural, surtout en termes de téléphonie mobile. Mais je vais revenir. Je vais revenir très naturellement pour aller dans des communes rurales. La ruralité, c’est un secteur que je connais vraiment à fond. Et je crois qu’il ne serait pas très crédible de me faire le procès de ne pas être un rural. »


Vous deviez aussi rencontrer le président de l’Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, vendredi, mais il a décliné votre invitation. Vous y voyez un signe de crispation entre la Corse et Paris, ça vous inquiète ?

« J’ai l’habitude de respecter les élus, quelles que soient leurs sensibilités. J’ai l’habitude de travailler avec toutes les sensibilités, c’est toujours ce que j’ai fait comme président d’agglomération, comme président d’un groupe parlementaire et je continuerai à le faire. Je crois avoir apporté un certain nombre de propositions qui vont dans l’intérêt des habitants de la Corse. C’est l’essentiel d’essayer d’améliorer le quotidien de nos concitoyens. Si d’aucuns refusent ce dialogue, je le constate, mais je n’en tire pas d’autres conséquences ».



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