La page spéciale de notre Corsica Sera est consacrée ce Vendredi à la précarité qui touche plus d’un ménage sur cinq dans l’ile. Chômeurs, retraités, travailleurs pauvres, étudiants, la société Corse est impactée à tous les niveaux. Associations et particuliers se mobilisent.
Vivre sous le seuil de pauvreté tout en travaillant, c’est selon l’INSEE, le quotidien de 10% de la population Corse. Les travailleurs pauvres, ceux qui touchent moins de 850 euros par mois, sont nombreux sur l’ile. Mécanicien, Frédéric est employé en CDD à temps partiel dans un garage. A 54 ans, il travaille 26h par semaine, et les fins de mois sont très compliquées.
" Qu’est-ce que tu veux faire avec 860 euros par mois? Tu payes ton loyer, tu payes l’assurance de ta moto, tu payes EDF, tu payes ton eau, tu ne peux plus te faire plaisir, allez au restaurant…"
Sulidarità, sola soluzione?
E per campà, hè ubligatu Frédéric d'andà ind'una buttea sulidaria. Ci face e so cumissione duie volte ogni simana. Prufili cum'è ellu ci n'hè assai. Quì dapoi un annu, hè crisciutu di 20% u sciffru di i travagliadori poveri chì s'affaccanu. Fatta fine, Frédéric hè duvintatu anch'ellu benevulente per l'associu Presence Bis in Aiacciu.
Una buttea sulidaria, ghjè a soluzione trova dinù in Corti da l'associu Aiutu Studientinu per luttà contr'à a puvertà à l'Università di Corsica. Quì a robba da manghjà,i prudutti per lavà si, tuttu hè gratisi. Sicondu l'associu, sarianu una centina di studienti à affaccà si. E per a maiò parte sò studienti stragneri.
In prima annata di drittu, Said hè venutu à piglià si à manghjà: "Si j'étais allé au Supermarché ça m'aurait coûté au moins dix euros, ça m'aide beaucoup" ci dice u giuvanottu.
E i studienti corsi dinù ponu esse tocchi da sta precarità. "C'est vrai que financièrement, les fins de mois sont compliquées, on n'a pas toujours de quoi s'acheter à manger, l'Aiutu Studientinu, c'est une aide précieuse."
E l'associu messu in ballu in lu 2011 hè quì in cumplementu di l'aiuti di l'università. L'annu scorsu, sò state distribuite più di 1900 borse suciale nant'à circa 5000 studienti. Dapoi u mese di Sittembre, hà datu 50 000 eurò d'aiuti u CROUS di Corsica.
Nè casa, nè tettu
Il y a les travailleurs pauvres, les étudiants ou les retraités en difficultés, puis il y a ceux qui n'ont pas de domicile. Dans les locaux de l'association a Fratellenza à Bastia, chaque matin une cinquantaine d'hommes et de femmes sans domicile fixe se retrouvent autour d'un petit déjeuner. Ici le café réchauffe plus qu'ailleurs.
"Quand on arrive, on est heureux, on prend le petit déjeuner, on est entre nous, on rigole, on discute, ça m'apporte beaucoup de choses" témoigne un jeune bastiais.
Chacun peut prendre une douche, se réchauffer et être accompagné dans ses démarches de réinsertion.
L'association a Fratellenza, créée il y a 25 ans, dispose aussi de 13 lits pour offrir un toit a ceux qui n'en n'ont pas. L'an dernier plus de 4000 nuitées ont été enregistrées.
Autre quartier, autre association. Au sud de bastia tous les matins une vingtaine de familles se ravitaillent au secours populaire.
Face à l'affluence qui s'intensifie, les stocks initialement prévus pour tenir un an ne sont jamais suffisants.
L'association fonctionne grâce a la présence de plusieurs dizaines de bénévoles. Au delà de la banque alimentaire, le secours populaire distribue aussi des vêtements ou même des jouets.
Face à une précarité qui ne cesse de s'intensifier en Corse chacun essaie de se mobiliser. Associations, particuliers ou encore pouvoirs publics. Début décembre l'assemblée de Corse a annoncé la mise en place d'une conférence sociale visant à trouver des solutions afin de lutter contre la vie chère.