Processus de négociation entre Paris et la Corse : Patriotti et Sulidarità demandent au gouvernement de "clarifier sa position"

Ce mardi 30 mai, le collectif Patriotti et l'association Sulidarità ont tenu une conférence de presse devant le commissariat d’Ajaccio. Ils demandent la "remise en liberté immédiate" de Charles Pieri et dénoncent les interpellations de plusieurs militants nationalistes.

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C’est devant le commissariat d’Ajaccio que le collectif Patriotti et l’association Sulidarità se sont réunis, ce mardi 30 mai. Un lieu symbolique puisque deux de leurs membres - Thierry Casolasco (responsable du collectif Patriotti et également président de l’Associu Sulidarità) et Patrice Murati (responsable du collectif Patriotti) - y ont été convoqués.

Des convocations qui s’inscrivent, selon les deux structures, dans une suite d’actions menées à leur encontre par l’État.

Et ce, alors même qu’elles se considèrent comme parties prenantes du processus de négociation entre la Corse et le Gouvernement, puisqu'elles ont été reçues au mois de janvier dernier par le directeur de cabinet de Gérald Darmanin.

Clarification

Le collectif demande donc au Gouvernement de "clarifier sa position".

"Nous aimerions savoir pourquoi les mêmes responsables sont invités à la préfecture en janvier au sujet du pseudo processus, et pourquoi, le jour de la réunion de relance de ce processus, ces mêmes responsables sont convoqués au commissariat ?", interrogent Patriotti et Sulidarità.

Les deux organisations dénoncent par ailleurs des "rafles de militants nationalistes, à qui on reproche seulement un délit d’opinion". Patriotti et Sulidarità font notamment référence à une vague d’interpellations survenue début décembre dernier en Corse.

"Libération immédiate" de Charles Pieri

Parmi les personnes arrêtées figuraient plusieurs anciens ou nouveau membres de l'exécutif du parti indépendantiste Corsica Libera dont Charles Pieri, un des leaders du mouvement.

Mis en examen pour "détention d'armes en lien avec une entreprise terroriste", il est détenu depuis lors à Fleury-Mérogis.

"Malgré son état de santé fragile et son âge avancé, Carlu Pieri ne s’est toujours pas vu appliqué les lois stipulant que l’incarcération doit être compatible avec l’état de santé, indiquent le collectif et l’association. Nous exigeons sa remise en liberté immédiate."

"Depuis quelques mois, nous avons découvert des balises de localisation cachées sous les véhicules de certains de nos responsables"

Patriotti et Sulidarità

Alors qu’une nouvelle réunion de négociation entre Paris et la Corse était prévue le 25 mai dernier, le collectif rappelle que "dans les heures précédant cette rencontre, plusieurs jeunes militants nationalistes ont été interpellés et mis en garde-à-vue".

Pour Patriotti et Sulidarità, ces militants, "comme ceux interpellés au mois de décembre, ont été visés, non pas pour ce qu’ils auraient éventuellement pu faire, mais uniquement pour ce qu’ils représentent".

Il s’agit pour les deux structures d’une "caractérisation du délit d’opinion". À ce titre, elles dénoncent une surveillance dont elles feraient l’objet. "Depuis quelques mois, nous avons découvert des balises de localisation cachées sous les véhicules de certains de nos responsables", accusent-elles, photos à l'appui.

Revendications

Dans ce contexte, Patriotti et Sulidarità demandent aux élus de l’Assemblée de Corse de "conditionner leur participation au processus" à plusieurs revendications.

Ils demandent ainsi "l’engagement public du ministre de l’intérieur" sur "la mise en place d’une autonomie de plein droit et de plein exercice pour la Corse, la dévolution du pouvoir législatif pour l’Assemblée de Corse sans aucune restriction et la possibilité pour l’Assemblée de Corse de mettre en place un processus d’autodétermination".

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