Lilou, 11 ans, dit avoir été victime de harcèlement scolaire à l'école primaire. Aujourd'hui en sixième au collège de Biguglia, elle s'est confiée à nos équipes sur ces années difficiles.
Tu es intervenue dans l'atelier organisé par le collège et tu as raconté avoir vécu une situation de harcèlement. Quand était-ce ?
Quand j'étais en primaire, ils me frappaient à plusieurs reprises tous les jours. Ça a duré de la crèche jusqu'au CE2.
Ma mère m’a sortie de l'école et il y a eu des rumeurs, disant que j’avais été virée à cause de ces enfants-là. Ma mère a fait une lettre disant que je n'avais pas été renvoyée de l'école, mais que j'en avais été sortie parce que ça ne se fait pas d'être harcelée gratuitement comme ça.
Que s'est-il passé ?
Un harceleur m'a tapée. Ils s'y mettaient à plusieurs à la cantine. Il y a eu un moment, je ne saurais pas dire, je ne saurais pas employer les mots, mais il a fait quelque chose à un endroit où il ne fallait pas. Ma mère a dit : "Stop, il faut que ça s'arrête". Donc elle m’a sortie de l’école.
Comment as-tu réussi à en parler ?
Grâce à la télé, parce qu'ils disaient : "Parlez-en à vos parents, parlez-en à tout le monde". Donc au début j'en ai parlé à mes amis, qui sont allés le dire à ma mère. Elle m'a dit: “Lilou, pourquoi tu as des bleus de partout ?” Quand j'ai dit que je me cognais, elle m'a répondu : “Non, je sais que tu mens, tes amis m'ont dit que tu te faisais frapper”.
Aujourd'hui, aurais-tu envie d'être ambassadrice contre le harcèlement ou d'agir contre ce fléau ?
Oui, parce que se faire embêter gratuitement, ce n’est pas logique, ça ne se fait pas. Je préfère les gens qui ne harcèlent pas à ceux qui disent : “T'es moche" ou "Tu ne sers à rien”.
Que penses-tu pouvoir faire, à ton échelle ?
En parler, dire à ceux qui sont harcelés : "Parlez-en, ne vous cachez pas des autres, parlez-en à vos amis, parlez-en à vos parents, allez voir des psychologues si vous avez peur".
Retrouvez le reportage de Sybille Broomberg et Daniel Bansard au collège de Biguglia :