Alors que Michel Barnier vient d'être nommé Premier ministre, on ignore encore quel avenir sera réservé au projet de statut d'autonomie pour la Corse. Si l'ancien commissaire européen ne s'est pas encore positionné publiquement sur la question, il s'était cependant exprimé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux en 2021.
Quel avenir pour le statut d'autonomie de la Corse ?
Alors que le processus est en suspens depuis la dissolution de l'Assemblée nationale, tous les regards sont désormais tournés vers le nouveau Premier ministre.
Si Michel Barnier ne s'est pas encore positionné publiquement sur la question, il s'était cependant exprimé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux le 30 novembre 2021.
Alors candidat à la primaire des Républicains pour l'élection présidentielle de 2022, il s'adressait aux adhérents insulaires du parti.
Après des remerciements à destination de ses soutiens insulaires - dont l'actuel député de Haute-Corse François-Xavier Ceccoli - Michel Barnier estimait alors qu'il y avait "deux priorités pour la Corse".
"D'abord, augmenter le pouvoir d'achat pour pallier le coût si élevé, plus élevé qu'ailleurs, de la vie quotidienne. Et ensuite la sécurité publique, face aux résurgences régulières de la violence sur l'île."
Et d'ajouter : "Sur le plan institutionnel, il est inconcevable, en tout cas incompréhensible, que le Premier ministre (NDLR : à l'époque, Jean Castex) ne soit pas encore venu à la rencontre des élus et des associations et des organisations professionnelles."
Dans la suite de son propos, Michel Barnier se veut plus incisif encore à l'encontre de la gestion du dossier corse : "Si les Français me font confiance, nous allons réparer les liens qui ont été abîmés sous les présidences de François Hollande et d'Emmanuel Macron, entre l'État et la Corse. Vous pouvez compter sur moi, comme je compte sur les citoyens corses, pour m'aider à relever notre pays."
Contexte
Pour rappel, cette vidéo est bien antérieure au début du processus de discussions entre Paris et la Corse, initié en mars 2022 au lendemain des violentes manifestations faisant suite à l’assassinat d’Yvan Colonna à la prison d'Arles.
La déclaration de Michel Barnier s'inscrivait donc dans un contexte bien différent de celui que l'île connaîtra quelques mois plus tard, et, a fortiori, de la situation actuelle.
Reste à connaître désormais la position du nouveau Premier ministre sur le projet de réforme constitutionnelle pour l'autonomie, fruit d'un accord obtenu deux ans après le début des négociations.
Si pour certains élus insulaires, l'engagement de l’État est censé prévaloir, "quels que soient les gouvernements", pour d'autres, tout dépendra de la composition de la prochaine équipe ministérielle "dans un contexte où la Corse ne semble pas être la priorité".
Le discours de politique générale du nouveau Premier ministre pourrait, peut-être, livrer quelques éléments de réponse sur les intentions du nouveau gouvernement.