Alors que le prix du gazole dépasse pour la première fois 1,60 euro le litre, le gouvernement planche sur une nouvelle aide à destination des travailleurs de la classe moyenne qui serait un relèvement de 10% du barême de l'indemnité kilométrique. En attendant, à la pompe, les automobilistes fulminent.
Dans cette station-service de Besançon, le sans-plomb 95 est à 1,73 euro, le gazole à 1,63 euro. Dans une autre, en périphérie, le sans-plomb oscille entre 1,76 euro et 1,85 ; le gazole entre 1,70 euro et 1,76 suivant le choix « excellence » ou pas. "Le litre à presque deux euros, ça va s’arrêter quand ?" lance un automobiliste.
Un autre, tout aussi excédé, peste :
J’ai reçu récemment un mail qui faisait un parallèle entre le prix du carburant en France et en Egypte, en Arabie, au Maroc, je n’y comprends rien, on nous vole
Un automobiliste
Lui, a rempli le réservoir de sa Peugeot 308 de "34 euros pour 20 litres". Alors pour soutenir les ménages imposés à faire face aux prix à la pompe, le gouvernement a annoncé mardi 25 janvier une augmentation de 10% du barème actuel de l'indemnité kilométrique.
Aider ceux qui réalisent beaucoup de kilomètres
Selon Bercy, cette mesure permettra une réduction moyenne annuelle d'impôt de 150 euros. Jean Castex, le Premier ministre s’adresse ainsi aux "concitoyens qui roulent beaucoup, c'est-à-dire ceux pour qui le véhicule est finalement un moyen de travail ou de recherche d'emploi" citant les "infirmières" ou les "aides à domicile" en milieu rural.
Mais aux yeux des propriétaires de véhicule, ce dispositif n’est pas suffisant.
Les aides existent mais c’est pour ceux qui font beaucoup de kilomètres, pour les autres il n’y a pas grand-chose c’est ça le problème" analyse un automobiliste
Un automobiliste
Et les travailleurs essaient tant bien que mal de faire face à cette hausse colossale du prix du carburant : "Je fais attention à ma consommation quotidienne et je cherche d’autres solutions parce que je m’en sors pas à la fin du mois".
Changer de voiture ? "Non, mais prendre le vélo l’été et les transports en commun l’hiver". Un autre reprend : "là où j’habite, le bus ne passe pas, je suis bien obligé de prendre ma voiture mais je limite les trajets".
Le sentiment d’être pris au piège
Circuler à vélo ou emprunter les transports en commun n’est effectivement pas chose facile pour tout le monde. Beaucoup ne dépensent que 15 ou 20 euros de carburant ou limitent les trajets dans la mesure du possible. "C’est toutefois difficile de restreindre les déplacements quand on travaille. Alors je ne fais pas le plein entier, je vais mettre 40 euros et je vais essayer de tenir 15 jours".
Changer de véhicule pour dépenser moins ?
Même avec une électrique ou une hybride et même avec les aides à la reprise ce n’est pas envisageable pour moi
Un automobiliste
Ce relèvement de 10% du barème de l'indemnité kilométrique devrait être officialisé "dès cette semaine" par un arrêté, a précisé le Premier ministre et il concernerait quelque 2,5 millions de foyers.