Mêmes cheveux bruns, mêmes yeux marrons, mais sans ressemblance frappante : Lucas, Benoît et Quentin Rodrigues sont triplés. Dans quelques jours, la fratrie affrontera ensemble le bac.
Mêmes cheveux bruns, mêmes yeux marrons, mais sans ressemblance frappante: Lucas, Benoît et Quentin Rodrigues sont triplés et en juin prochain, la fratrie affrontera ensemble le bac. Mais pour les révisions, c'est chacun de son côté.
Dès le 17 juin prochain, les triplés scolarisés à Champagnole dans le Jura débuteront les épreuves du baccalauréat, ES (économique et social) pour Lucas et STMG (sciences et technologies du management et de la gestion) pour Benoît et Quentin.
estime Quentin, 18 ans.C'est important de l'avoir tous les trois, sinon nous serons déçus pour celui qui ne l'a pas
Son frère Lucas, avec lequel il partage la passion du foot, renchérit : "ce serait bien qu'on l'ait tous les trois... En voir un déçu, ce n'est pas une bonne chose".
Triplés mais indépendants
Ils sont amis dans la vie, complices sur les terrains de sport, mais les triplés cultivent leur différence et côté révisions, chacun travaille de son côté, à son rythme.
"Même si on est frères et qu'on passe tous les trois le bac, on ne ressent pas forcément le besoin d'être ensemble pour réviser", constate Lucas, qui rédige déjà assidûment ses fiches d'histoire et d'économie pendant ses heures libres au lycée Paul Émile Victor de Champagnole.
Ses frères Benoît et Quentin, dans la même classe au lycée général et technologique Jeanne d'Arc, étudient plus particulièrement l'économie, le droit ou la gestion, des matières à gros coefficient pour leur bac STMG.
On ne travaille jamais ensemble
"Je suis dans la classe de Quentin depuis la seconde, on s'aide de temps en temps quand l'un de nous ne comprend pas", mais sinon "on ne travaille jamais ensemble", affirme Benoît, dont les cheveux foncés sont plus longs que ceux de ses frères. Mais "quand on a des difficultés, on s'aide, c'est important", nuance Quentin. "Par exemple, Lucas a un niveau plus élevé que nous en maths, du coup il peut nous aider et nous on peut l'aider en économie, car on fait plus d'économie".
Élégants avec leurs pulls, jeans et baskets de couleurs différentes, les trois garçons sont plutôt sereins sur l'issue de l'examen. "Chez nous on parle rarement du lycée, c'est rare qu'on parle du bac", note Lucas.
Une maman zen et confiante
"Pour le moment, le stress n'est ni divisé par trois ni multiplié par trois" pour leurs parents, confie la mère, Arminda Rodrigues. "Mais le jour des épreuves on aura mal au ventre comme eux", assure-t-elle.Jusqu'en seconde, ils avaient toujours été dans le même établissement scolaire. "C'était rassurant de les savoir toujours à trois, car on se disait qu'ils pouvaient s'entre-aider, qu'il n'y en avait jamais un qui allait être tout seul", se souvient leur mère.
"Mais ils ont toujours voulu cultiver leurs différences: ils ne voulaient pas être dans les mêmes classes, ils voulaient avoir des amis différents, des profs différents, des devoirs différents", ajoute-t-elle.
L'année prochaine, les triplés prendront des voies différentes. L'orientation post-bac est déjà actée: faculté de sport pour Lucas, DUT logistique et transport pour Benoît et BTS dans le même domaine pour Quentin.