En 1914, A Saint-Claude, la maison du peuple, véritable cité ouvrière, abrite une coopérative d'alimentation « la Fraternelle » et un journal, Les bénéfices financent une caisse de solidarité et des activités culturelles. Un modèle original…qui va survivre au conflit.
Depuis 1912, les réunions et défilés pacifistes se multiplient dans le Jura et beaucoup croient la guerre impossible.
Pourtant aucune grève ne vient stopper la mobilisation. Les socialistes jurassiens deviennent des poilus comme les autres. A ceci près qu’ils refusent le chauvinisme « antiboche ».. ne parlent jamais « d’Union sacrée », mais plutôt « D’union patriotique et républicaine ». Ces soldats sont mal vus et parfois victimes de brimades.Le journal « Le Jura socialiste », édité dans la maison du peuple est rapidement victime de censure.
Les articles « caviardées ». Non pas pour étouffer le récit vrai des combats, vite abandonné, mais l'expression politique. Le journal a en effet, tout comme le secrétaire départemental Henri Ponard, une ligne internationaliste, voire pacifiste. Il propose de reprendre contact avec les partis socialistes des pays ennemis en terrain neutre pour sortir de la guerre. Une paix par le peuple. Une position très minoritaire à la SFIO.La coopérative la Fraternelle assume une économie de guerre
Les salaires sont diminués, les employés remplacés par des bénévoles, et les stocks de nourriture gardés jour et nuit. Cette austérité permet le ravitaillement de tout le grand Est et même de maintenir des activités culturelles. Cette société sort considérablement renforcée du conflit et ce, jusqu'à la seconde guerre mondiale. Au cours de laquelle des dizaines de membres seront déportés pour avoir mis, cette fois, leur idéal au service des maquisards.
Source archives :
- La Fraternelle, Saint-Claude
- Bibliothèque Municipale de Besançon, Le Petit Comtois
- Pathé Gaumont
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Sources et remerciements : Roger Bergeret, archiviste de la Maison du Peuple, Saint-Claude.