Le Parlement a adopté mardi, par un ultime vote de l'Assemblée nationale, le projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels, après une tentative d'opposants dans les tribunes de perturber le vote. Le texte a été voté par 331 voix pour, 225 contre et 10 abstentions.
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La réaction de David Cupina, président de La Station - Centre Lesbien Gay Bi Trans Intersexe Strasbourg
Interview de David Cupina, président de La Station Centre Lesbien Gay Bi Trans Intersexe Strasbourg
En Alsace, de nombreux maires ont été farouchement opposés au projet. Ont-ils encore une marge de manœuvre ? Réponse dans le reportage.
Le Parlement a adopté le projet de loi sur le mariage pour tous
Le Parlement a adopté mardi, par un ultime vote de l'Assemblée nationale, le projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels, après une tentative d'opposants dans les tribunes de perturber le vote. Le texte a été voté par 331 voix pour, 225 contre et 10 abstentions dans un hémicycle comble, où les députés de gauche ont scandé "égalité, égalité", en applaudissant debout le résultat du scrutin.
Juste avant le vote, deux opposants au texte avaient tenté depuis les tribunes du public de déployer une banderole blanche réclamant un référendum, avant d'être énergiquement évacués par des agents de l'Assemblée. Le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone, très agacé, a lancé à leur adresse : "Sortez-moi ces excités, les ennemis de la démocratie n'ont rien à faire ici!" Christiane Taubira, à côté de laquelle le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait pris place, a dit sa "fierté" d'avoir porté ce texte, rendant hommage au travail des parlementaires dans un hémicycle où les rangs de la droite avaient été quasi désertés à peine le vote achevé. Une standing ovation a accompagné ses propos avant que les ministres, sur leur banc, se congratulent et s'embrassent. Signe de tension au bout de ces 136 heures de débats parlementaires, l'égérie de La Manif pour tous, Frigide Barjot, qui avait pris place dans les tribunes du public, a été copieusement huée à sa sortie de la séance.
Avec ce vote, la France devient ainsi le 9e pays européen, et le 14e dans le monde, à instaurer le mariage homosexuel. Le vote du texte, qui répond à un engagement de campagne de François Hollande, est l'aboutissement de plus de six mois de débats, menés tant au Parlement que dans la société civile, et d'un long parcours parlementaire entamé en janvier à l'Assemblée.
Les sénateurs UMP et UDI-UC ont saisi le Conseil constitutionnel
Les sénateurs UMP et UDI-UC considèrent notamment qu'il existe un "conflit de la loi avec les règles en vigueur du droit public international" et que "la définition du mariage, principe fondamental reconnu par les lois de la République, ne peut être modifié par une loi simple".