Un mandat d'arrêt européen a été délivré à l'encontre de deux Roumains, soupçonnés d'avoir volé pour 230.000 euros de montres chez un bijoutier de Strasbourg, le 27 décembre, et interpellés en Autriche le lendemain, a-t-on appris vendredi auprès du parquet de Nancy.
La juridiction inter-régionale spécialisée (Jirs) de Nancy, compétente en matière de criminalité organisée dans tout le grand Est, a ouvert une information judiciaire pour vol en bande organisée en fin de semaine dernière, a indiqué son vice-procureur, Grégory Weil. Les deux Roumains interpellés, âgés de 20 et 22 ans, sont suspectés d'appartenir à un groupe de 6 à 8 personnes qui ont brisé en quelques minutes toutes les vitrines d'une bijouterie de Strasbourg le 27 décembre vers 17H00, dérobant 37 montres de luxe pour une valeur totale de 230.000 euros, selon un enquêteur.
Le reportage de S. Rodier, D. Schlienger, M. Olico. Interview du gérant de la bijouterie et de Jacques Morel, Référent sûreté Union française de la bijouterie, joaillerie et orfèvrerie.
Les policiers ont établi que les suspects avaient dormi dans des tentes, dans une forêt située à quelques centaines de mètres de la frontière allemande, et identifié des véhicules susceptibles d'être utilisés par la bande. Le lendemain, l'une des ces voitures, une Audi A6 immatriculée en Bulgarie, avait été signalée en Allemagne alors qu'elle roulait vers la frontière autrichienne. Une coopération entre policiers strasbourgeois, allemands et autrichiens, aidés par le Service de coopération technique internationale de police et le Centre de coopération policière et douanière de Kehl (Allemagne), a permis l'interception du véhicule sur une autoroute de l'est de l'Autriche, à Alland.
37 montres de luxe
Les montres dérobées à Strasbourg, ainsi qu'un appareil à électrochocs, ont notamment été retrouvés à l'intérieur de la berline, a précisé la police autrichienne. Les deux suspects, qui nient les faits, ont été placés en détention provisoire à la prison de Sankt-Pölten (est de l'Autriche). "Si les autorités autrichiennes acceptent leur remise aux autorités françaises, ils pourraient être mis en examen dans les prochaines semaines", a indiqué l'une source proche du dossier. "Nous sommes face à une bande manifestement très organisée, en témoigne par exemple leur fuite", a poursuivi cette même source.
Selon la police de Basse-Autriche, les deux hommes sont également suspectés d'avoir participé à un autre cambriolage, le 4 octobre en France. L'horloger Vacheron Constantin avait été ce jour-là la cible d'un spectaculaire braquage rue de la Paix à Paris, pour un butin de montres de luxe qui dépasserait le million d'euros.
Dans cette affaire, cinq Roumains avaient déjà été mis en examen en octobre à Paris. Tous sont soupçonnés d'appartenir à un gang spécialisé dans les montres de luxe, qui écume les bijouteries en Europe depuis plusieurs mois avec le même mode opératoire.