Les salariés en grève à l'usine BASF d'Huningue dans le Haut-Rhin ont levé vendredi le blocage du site en vigueur depuis lundi matin après un compromis avec la direction.
"Le mouvement est suspendu. Nous avons eu confirmation par notre avocat d'un compromis de fin d'action qui était acceptable pour les grévistes", a déclaré le délégué CGT, Jules Schneider.
Dans ce compromis, dont la CGT n'a pas encore pris totalement connaissance, figurent "la nomination d'un nouveau négociateur venant de la direction de BASF France, des avancées pour les salariés dans le contenu du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) et l'abandon ou le gel des procédures judiciaires à l'encontre des grévistes et de la direction", a précisé le délégué CGT.
De son côté, le porte-parole de BASF Jean-Marc Petat a estimé, dans un entretien à l'AFP, que ce déblocage était une "bonne nouvelle".
C'est aussi "une condition sine qua non pour assurer techniquement la sécurité de l'ensemble des installations du site classé Seveso", précisé le groupe dans un communiqué.
Les négociations vont continuer
La levée du blocage "va permettre de retrouver un climat propice à la poursuite des négociations sur le PSE mais aussi de construire les conditions de reprise de la production pour permettre le maintien de l'activité du site", a ajouté M. Petat.
Le compromis de fin d'action devrait être signé la semaine prochaine par la direction et les syndicats, selon la CGT.
5 jours de grève et le site chimique bloqué
La grande majorité des 242 salariés de BASF Huningue, spécialisée dans les pigments et additifs, ont démarré lundi matin une grève "illimitée" pour protester contre la prochaine suppression de 140 emplois. Les grévistes réclament un plan social sans licenciements secs avec des conditions de départ revues à la hausse.
Jeudi, le tribunal de grande instance de Mulhouse avait ordonné en référé le déblocage du site chimique de Huningue mis en place par certains salariés grévistes de l'usine.
La route d'accès à la plateforme chimique de Huningue était jusqu'à présent bloquée par des fûts, et des feux de pneus et de palettes.
Les grévistes avaient dans un premier temps refusé d'appliquer le jugement.
Mais ils entendaient éviter tout heurt avec les forces de l'ordre. "Nous leur aurions organisé une haie d'honneur à l'entrée de l'usine", a indiqué M. Schneider.
"Ce n'est qu'une étape. Si BASF ne respecte pas ses engagements, il faut s'attendre à ce qu'il y ait de nouvelles actions. Nous avons encore quelques idées", a-t-il prévenu.
Syndicat et direction ont par ailleurs salué au passage l'intervention des représentants de l'État, et notamment de la préfecture, dans ce dossier.
Le blocage des accès ainsi que l'arrêt de la chaufferie vapeur de BASF occasionné par la grève entraînait des perturbations dans l'activité de trois autres entreprises totalisant 800 salariés qui partagent la même plateforme chimique.