Le président UMP de la région Alsace, Philippe Richert, a affirmé lundi que, dans le cadre de la réforme territoriale, Manuel Valls serait disposé à renégocier le cas de l'Alsace, alors que l'Assemblée nationale prévoyait une fusion avec la Lorraine et la Champagne-Ardenne.
M. Richert a fait état d'une rencontre en ce sens avec le Premier ministre vendredi matin en présence de six autres présidents de région, lors d'une conférence de presse lundi à Strasbourg. "On peut encore bouger, notamment sur l'Alsace", lui aurait assuré Manuel Valls au cours de cette entrevue, a rapporté M. Richert.Réunies au sein d'un collectif dénommé "L'Alsace, ma région", les trois collectivités alsaciennes - la région et les deux conseils généraux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin - toutes dominées par l'UMP, espèrent rassembler 10.000 personnes samedi à Strasbourg pour défendre une Alsace unie et rejeter la fusion avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne.
"J'aimerais bien qu'on soit 10.000, comme les Bretons, (...) ce serait un beau challenge", a commenté M. Richert, ancien ministre des collectivités territoriales du gouvernement Fillon.
Le 27 septembre, entre 13.000 et 30.000 personnes s'étaient rassemblées à Nantes pour réclamer le rattachement du département Loire-Atlantique à la région Bretagne.
La région Alsace a créé une polémique en annonçant vendredi la vente d'un billet de train à tarif préférentiel pour Strasbourg à 5 euros pour permettre à la population de se rendre à la manifestation. Elle avait justifié l'opération par l'affluence exceptionnelle attendue pour l'événement. Le responsable du PS dans le Bas-Rhin, Mathieu Cahn, avait dénoncé l'"utilisation indue de fonds publics pour financer une manifestation partisane", un procédé selon lui "inacceptable".
Lundi, M. Richert s'est une nouvelle fois défendu de toute opération partisane. "Que la région défende l'avenir de l'Alsace fait partie de notre vocation. L'Alsace se doit de se défendre", a-t-il commenté lundi devant les journalistes. M. Richert a indiqué que les deux tiers du coût de l'opération seront supportés par la région, et pour un tiers par la SNCF, sans préciser le coût global pour la collectivité.
Le président de la région Alsace, qui dans un premier temps avait soutenu le mariage de sa collectivité avec la Lorraine voisine, a changé d'avis lorsque le projet de réforme territoriale a été modifié à l'Assemblée nationale, avec l'ajout de la Champagne-Ardenne à ce duo Alsace-Lorraine. Les collectivités alsaciennes ont en conséquence ranimé en septembre leur projet d'une collectivité unique, pourtant rejeté dans les urnes en 2013.