Allemagne : ce que l'on sait de la mystérieuse affaire des meurtres à l'arbalète

Après la découverte de cinq décès mystérieux en trois jours, dont trois provoqués par des tirs d’arbalète, en Bavière et en Basse-Saxe, la police allemande explore la piste sectaire d’un pacte suicidaire. Selon les médias allemands, un homme aurait agi comme un gourou tyrannique.

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L'enquête dans l'affaire des meurtres à l'arbalète réserve chaque jour son lot de rebondissements depuis le samedi 11 mai, en Allemagne. L'autopsie des corps des trois premières victimes, tuées par des tirs d'arbalète à Passau, en Bavière, a mis mardi 14 mai la police allemande sur la piste sectaire d'un pacte suicidaire. Les victimes, un homme et quatre femmes, partageaient une passion pour l'imagerie médiévale et l'alchimie. L'homme se comportait comme le gourou dominateur d'une secte ésotérique avec les autres femmes retrouvées mortes et semblait les considérer comme ses "esclaves".

Cinq personnes mystérieusement décédées ont été retrouvées en trois jours en Allemagne. Trois d’entre elles ont été tuées à Passau (Bavière) par des tirs d’arbalète, deux autres ont été trouvées sans vie dans un appartement, à plus de 600 kilomètres de là, à Wittingen (Basse-Saxe). 
 

 

Un pacte suicidaire

Samedi 11 mai, une femme de chambre découvre trois cadavres dans une chambre d'une auberge de Passau, ville touristique située en Bavière, au sud-est de l'Allemagne, à la frontière autrichienne. Thorsten W., 53 ans, et Kerstin E., 33 ans sont allongés sur un lit, sans vie, main dans la main. D'après les résultats de l'autopsie dévoilés mardi par la police bavaroise, l'homme et la femme sont morts d'un carreau d'arbalète dans le coeur. D'autres flèches ont été tirées post mortem sur les deux individus, originaires du land de Rhénanie-Palatinat, abîmant particulièrement le corps de l'homme. Un carreau a notamment perforé son front avant de traverser sa tête. 

Une troisième victime, Farina C., 30 ans, pourrait avoir commis ces derniers tirs, avant de se donner la mort. Son cadavre a été retrouvé gisant au sol, une flèche dans le cou. Les policiers ont saisi trois arbalètes dans la chambre d'hôtel et les testaments des deux victimes couchées sur le lit. Il s'agit désormais de vérifier si elles en sont bien les rédactrices.

"Aucun élément ne montre qu'il ait pu y avoir une dispute entre les personnes présentes" dans la chambre, a indiqué la police bavaroise mardi, privilégiant désormais la thèse d'un pacte suicidaire entre les personnes. Les trois Allemands avaient réservé pour trois nuits et payé en espèces. Selon la Braunschweiger Zeitung, ils auraient acheté les arbalètes dans un magasin de sport, en Autriche

Deux jours plus tard, lundi 13 mai, deux autres corps inanimés de femmes ont été découverts à Wittingen, en Basse-Saxe, à plus de 600 kilomètres de Passau, dans l'appartement de Farina C., l'une des victimes de Passau, décrite par une voisine comme "un peu étrange", "toujours habillée en noir", à la Allgemeine Zeitung. Les circonstances de la mort de Gertrud C., 35 ans, une institutrice qui serait la petite-amie de Farina C., et Carina U., une boulangère qui habitait les lieux selon le quotidien Bild, ne sont pas encore connues mais ne sont pas dues à des tirs d'arbalète.
 

Des victimes liées par leur passion pour l'imagerie médiévale et l'alchimie

Les quatre femmes et l'homme décédés étaient pour la plupart passionnés par l'imagerie médiévale et l'alchimie, ont indiqué plusieurs médias allemands mardi. D'après Bild, les victimes étaient membres d'une "ligue internationale de tournois de chevaliers et de combats de joute", présente dans 23 pays, et qui organise régulièrement des combats à travers le monde.

L'homme tenait une boutique médiévaleMilites Conductius, à Hachenburg, dans l'ouest de l'Allemagne, et y vendait armes moyenâgeuses, épées et poignards, casques d’armures et de l'hydromel, une boisson ancestrale réputée "nectar des dieux". La police veut désormais savoir si des clients habitués ont un lien avec les meurtres. Thortsen W. organisait également des séances de combat à l'épée, le soir, et s'était fait tatouer sur le bras des symboles des alchimistes, un mouvement ésotérique vivace au Moyen-Âge et prétendant à la transmutation des métaux, précise l'AFP
 

Un gourou et des esclaves

Le journal Bild dévoile ce mercredi matin que le cinquantenaire aurait eu trois compagnes en même temps, peut-être trois des quatre femmes décédées. Elles auraient recherché son "aide, parce qu'elles ne s'en sortaient pas dans leur vie", a témoigné une voisine.

Il paraît s'être comporté en gourou tyrannique pour contrôler les quatre femmes, leur imposant par exemple d'enlever immédiatement les mauvaises herbes sur sa terrasse dès que l'envie le prenait. Il les aurait plusieurs fois traitées d'"esclaves". "Les enquêteurs soupçonnent qu'ils étaient tous membres d'un genre de groupe sexuel focalisé sur le Moyen-Âge. Torsten W. pourrait avoir été leur gourou", précise RTL.

Alexander Krüger, un de ses anciens propriétaires évoque des "scènes grotesques" et décrit lui-aussi l'attitude des femmes qui obéissaient aux ordres la tête baissée, comme des esclaves. Thorsten W se serait également comporté de manière très séche et autoritaire avec un couple lesbien avec lequel il a vécu, a-t-il expliqué au quotidien Bild.

Mardi soir, les parents de Carina U., 19 ans, ont livré leur témoignage sur la chaîne de télévision RTL Allemagne. Leur fille aurait été portée disparue depuis plusieurs annés. Elle aurait rencontré Thorsten W. lors d'un cours de selfdefense dans un club de sport et se serait ensuite peu à peu éloignée de son entourage jusqu'à couper les ponts avec sa famille. Le jour de ses dix-huit ans, l'homme l'aurait récupérée à la gare puis l'aurait manipulée depuis des années. Un élément qui correspondrait aux informations révélées par Bild


Plusieurs questions restent en suspens. Comment expliquer ces cinq décès ? Quelles sont les circonstances exactes des meurtres ? La police a déclaré mercredi avoir encore besoin de deux à trois semaines pour obtenir un premier résultat concluant, en raison notamment de la durée des examens biologiques diligentés sur les corps des cinq victimes.
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