Alsace : Les détenteurs d'armes invités à les abandonner dans sept points de collectes

L'opération d'abandon simplifié d'armes, pilotée par l'Etat, aura lieu du 25 novembre au 2 décembre dans toute la France. Les particuliers pourront se dessaisir, sans formalités administratives, des armes et munitions qu'ils possèdent sur plusieurs sites dédiés en Alsace.

Papy fait de la résistance, mais les armes aussi... Sous l'impulsion du ministère de l'Intérieur, une opération d'abandon simplifié d'armes à l'État va être organisée sur tout le territoire national du 25 novembre au 2 décembre. En Alsace, différents points de collecte seront mis en place pour accueillir les particuliers voulant se dessaisir des armes et munitions qu'ils ont à leur domicile. 

La France compte près de 5 millions de détenteurs légaux d'armes. Mais ce qui inquiète le gouvernement, ce sont bien les 2 millions de personnes qui en possèdent sans titre ni permis. La plupart de ces matériaux ont été acquis par voie successorale et seraient, pour beaucoup, issus des Première et Seconde Guerres mondiales

Pilotée par le Service central des armes et explosifs (SCAE), l'opération permettra aux particuliers d'abandonner leurs armes dans près de 300 points de collecte en France. Des policiers et gendarmes seront sur place, aux côtés d'armuriers, pour les récupérer. Appelés "armodromes", ils permettront également de limiter les flux de circulation de ces équipements. 

L'objectif affiché par le ministère de l'Intérieur est d'abord d'éviter les accidents domestiques, mais aussi de prévenir les vols. En effet, chaque année en France, 8000 armes sont dérobées chez des particuliers et intègrent, pour certains, des réseaux criminels. 

7 sites de collectes en Alsace 

Dans le Haut-Rhin : 

  • Le groupement de gendarmerie, 56 rue de la cavalerie à Colmar 
  • La brigade de gendarmerie, 61 avenue du Maréchal Foch à Altkirch 
  • Le commissariat central, 43 rue de la Mertzau à Mulhouse 
  • La brigade de gendarmerie, 41 route de Jungholtz à Soultz

Dans le Bas-Rhin : 

  • La brigade de gendarmerie, 66 route de Marienthal à Haguenau
  • L'hôtel de police, 34 route de l'Hôpital à Strasbourg
  • Le commissariat de police, 8 avenue du Général de Gaulle à Sélestat

Aucune formalité administrative ne sera demandée lors de ces abandons d'armes et de munitions. Ceux qui souhaitent conserver ces engins doivent toutefois s'adresser aux agents de la préfecture afin d'enregistrer leurs armes dans le système d'information sur les armes (SIA). Pour les personnes à mobilité réduite ou ne pouvant plus se déplacer, une collecte à domicile sera organisée. 

Les particuliers disposant d'objets dangereux, comme des munitions de guerre ou des explosifs, ne doivent pas les amener dans les points de collecte. Ils doivent d'abord contacter la préfecture de leur départements afin qu'une équipe de déminage soit dépêchée sur place. 

Les professionnels inquiets de la destruction des armes

Après abandon, la "quasi-totalité des armes collectées sera détruite", a affirmé le ministère de l'Intérieur lors d'une conférence de presse le 10 novembre dernier. Un choix qui inquiète certaines armureries alsaciennes. "C'est un bémol si tout est détruit sans distinction. Nous espérons pouvoir faire le tri avec la préfecture afin que des armes historiques ou de collections ne soit pas mises à la benne", indique le directeur de l'armurerie Buffenoir à Lipsheim. 

Même constat pour Maurice, patron du site de vente d'armes en ligne Hyperprotec : "Une arme reste un objet culturel qui mérite une conservation". Selon lui, les préfectures recherchent des connaisseurs pour les aider à faire un tri. 

Il y a un problème d'information et les personnes ne savent pas quoi faire lorsqu'elles trouvent une arme dans leur grenier

Directeur de l'armurerie Buffenoir à Lipsheim

Cette première opération d'abandon d'armes reste toutefois utile et importante, selon ces professionnels. "Il y a un problème d'information et les personnes ne savent pas quoi faire lorsqu'elles trouvent une arme dans leur grenier", explique le dirigeant de Buffenoir, "Il faut juste qu'elles sachent comment régulariser leur situation et cette opération leur permettra de le faire". 

Pour posséder légalement une arme, il faut toutefois remplir plusieurs critères stricts. La personne doit être majeure et ne pas être inscrit au Fichier national des interdits d'acquisition et de détention d'armes (FNIADA). Un certificat médical est également demandé dans certaines conditions. Enfin, il faut, pour certaines armes de catégorie B, être en possession d'une licence en cours de validité de la Fédération française de tir.

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