Alsace : les feux de forêts, un risque de plus en plus sérieux à prendre en compte

Si le sud de la France est touchée chaque année par des feux de forêts, le risque est également présent en Alsace. Depuis plusieurs années, l'Office national des forêts et les pompiers travaillent ensemble pour prévenir tout départ de feu.

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Si l'Alsace n'a encore jamais été victime de grands feux de forêts, comparés aux régions du sud de la France, le risque est bel et bien là. Et le réchauffement climatique ne va pas arranger la situation. En prévention, les sapeurs-pompiers et l'Office national des forêts prennent leurs dispositions.

Cela ne fait de doute pour personne, le risque est beaucoup moins présent en Alsace que dans le sud du pays : "Nous n'avons pas de vents très forts comme le mistral ou la tramontane, explique Christophe Mertz, météorologue chez Atmo-Risk. Aussi, la sécheresse est moins sévère ici, même si ces dernières années ont brouillé les pistes. Enfin, la végétation est plus développée que dans le sud."

Malgré tout, le risque de feu de forêt est bien là, et il augmentera certainement dans les années futures, en raison du réchauffement climatique. Pour le moment, seuls des petits incendies ont été recensés, rien à voir avec les centaines d'hectares partis en fumée dans le Gard.

700 feux dans le Bas-Rhin chaque année

D'après les sapeurs-pompiers du Bas-Rhin, 700 feux de broussailles, de forêts ou d'espaces naturels sont tout de même répertoriés chaque année en moyenne dans le département, qui compte 178 000 hectares de forêts :  "On a eu peur au printemps 2020, qui était très sec, mais aussi en juillet 2019 pendant les cinq jours de canicule, notamment en plaine", se souvient Christophe Mertz.

La forêt de Haguenau est une des plus à risque.

Christophe Mertz

Météorologue chez Atmo-Risk

Car c'est bien la plaine qui est la plus propice à ces feux de forêt, bien aidée par le vent : "Le vent de nord-est, qu'on appelle la bise, est très sec, et souffle jusqu'à 50 voire 60 km/h, continue le météorologue. La forêt de Haguenau est une des plus à risque, car elle est très exposée à ces vents."

D'après les prévisions, de très fortes chaleurs sont attendues aux alentours du 14 juillet et aucune goutte de pluie ne devrait tomber avant le 20 juillet : "Ça crée des conditions spécifiques pour des incendies, mais nous n'avons pas d'alerte concernant un épisode venteux", prévoit-il.

Malgré ce risque présent, bien que faible, les sapeurs-pompiers du Bas-Rhin n'attendent pas le dernier moment pour anticiper un départ de feu. 800 pompiers du SIS 67 (Service d’incendie et de secours du Bas-Rhin) sont formés à cette situation : "C'est une formation nationale. Ainsi, quand ils sont envoyés en renfort dans le sud, tout le monde parle le même langage", explique le SIS.

Actuellement, 18 sapeurs-pompiers et 7 véhicules bas-rhinois sont engagés dans le Gard, pour contenir le feu de Bordezac. Une relève a quitté le Bas-Rhin au matin du 8 juillet pour les remplacer.

Aussi, pour prévenir des feux en Alsace, des véhicules sont répartis dans les centres de département, près à être utilisés à chaque instant. Parmi eux, 30 camions-citernes forestiers moyens, quatre de grande capacité, et 40 4x4 tout-terrain.

Le SIS l'assure : "Les épisodes de canicule et les périodes de stress hydrique de plus en plus fréquents nous incitent à poursuivre l'effort d'investissement tant en personnel qu'en matériel dans le domaine des feux de forêts." 

Un investissement qui se fait conjointement avec l'Office national des forêts (ONF). Cédric Ficht dirige l'agence de Schirmeck (Bas-Rhin). S'il confirme que l'Alsace n'a jamais connu de feu de forêt de très grande ampleur, il craint lui aussi que la situation ne s'aggrave dans le futur : "On a beaucoup de bois morts, des arbres dépérissent car ils manquent d'eau, mais aussi des rémanents. Tout cela crée une forêt inflammable."

On s'appuie sur les expériences des collègues du sud.

Cédric Bicht

Directeur de l'agence de l'ONF de Schirmeck

Tous ces éléments sont pris en compte à l'ONF : "Il y a une vraie prise de conscience. Les forêts du nord-est sont considérées comme 'à risque'. Nous avons un référent incendie dans le Grand Est, et un membre de chaque agence est spécialisé dans cette question."

Aussi, lors des exercices des pompiers, l'ONF est présente pour les informer sur les massifs, la végétation et le terrain, qui est parfois complexe : "Les pompiers et nous avons aussi une veille météorologique. Météo France nous envoie des cartes qui informent sur le risque d'incendie. Dès qu'un risque est signalé, nous renforçons les tournées de surveillance et la communication. On s'appuie aussi sur les expériences des collègues du sud", explique Cédric Ficht.

Interdit de fumer dans la forêt

Il rappelle que la majorité des feux de forêt sont provoqués par un mégot non éteint. Tout feu est interdit en forêt, et surtout en période estivale. Pas de cigarette, ni de barbecue donc. La végétation sèche et manque d'eau, et le feu peut partir très vite.

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