Comment éradiquer la Renouée du japon, une espèce de plante vivace qui envahit l'Alsace et qui représente une vraie menace pour la biodiversité? A Eschau dans le Bas-Rhin, un petit troupeau de moutons a été appelé à la rescousse.
En lisière de la réserve naturelle de la Robertsau, elle a fait son nid en quelques années. Le Renouée du Japon, une plante originaire d'Asie orientale aux faux airs de bambou. Une espèce très envahissante, dotée d'une croissance ultra rapide, jusqu'à 8 cm par jour, et au système de reproduction redoutable. "A partir d'un petit fragment de plante, aérienne ou souterraine, ça peut redonner une nouvelle plante. Elle se propage ainsi très facilement et de manière végétative", explique Arnaud Pringarbe, responsable du Pôle faune et flore à la ville de Strasbourg.
Introduite en Europe au 19e siècle comme plante ornementale, la Renouée du Japon s'est échappée des jardins pour coloniser les espaces naturels. A Eschau dans le Bas-Rhin, par exemple, elle a pris ses aises, au détriment des autres espèces. "La Rénouée peut pousser jusqu'à 2m50 en une année et concurrence toute autre espèce qui tenterait de s'implanter. Elle démarre tôt au printemps avec des réserves dans ses rhizomes, ça va très vite et les autres plantes n'ont pas le temps de s'installer" insiste Roger Schreiber, conseiller municipal d'Eschau en charge de la biodiversité.
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Donc la commune, comme d'autres dans la région, a décidé de réagir en utilisant l'éco-pâturage. En trois semaines, une poignée de moutons est venue à bout de six ares de Rénouée du Japon. Seules les feuilles ont été dévorées, une façon d'affaiblir la plante. "Une fois que la plante n'a plus de feuille, elle ne peut plus pousser correctement. Elle n'est plus capable de réaliser la photosynthèse. Elle est donc obligée de puiser dans ses réserves énergétiques qui sont dans le sol, dans ses rhizomes" détaille Lucas Suss, le berger.
A chaque nouvelle pousse de feuilles, les moutons devront revenir. Un combat au long court et expérimental. Il faudra sans doute plusieurs années pour venir à bout de l'envahisseur. Mais, ce combat a l'avantage d'être écologique et abordable.
