Bas-Rhin : les odeurs de polyester, provenant d'une usine, dérangent les habitants de Weyer

Les habitants du village de Weyer (Bas-Rhin) se plaignent des mauvaises odeurs provenant d’une usine de la commune qui fabrique des coques de piscines en polyester. La direction de l'entreprise dit chercher des solutions et s'en explique.

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C’est surtout le matin que les odeurs sont les plus gênantes. " Parfois quand on ouvre les volets ou qu’on sort de chez nous, on est pris à la gorge, comme si on était dans un nuage gazeux ", témoigne Bernard*, un habitant du village de Weyer (Bas-Rhin). Il décrit des odeurs chimiques, fortes, irritantes : " certains jours, selon le sens du vent et la pression atmosphérique [Weyer se situe dans une cuvette naturelle], c’est intenable. Si on est en train de travailler au jardin, il faut parfois rentrer parce que c’est irrespirable, presque écoeurant. Certains peuvent être pris de nausées, d’autres de difficultés respiratoires ".

Bernard* et d'autres riverains incommodés montrent du doigt l’usine U4PPP, implantée sur la commune, qui fabrique des piscines en coque de polyester. Ce matériau y est traité sous forme de résine qui est thermodurcie, moulée en forme de cuve. Pendant son traitement, cette résine de polyester dégage une odeur forte et caractéristique qui persiste pendant tout le temps du séchage des cuves. " Elles sèchent pendant la nuit, confirme Alexandre Schumann, le directeur de l’usine incriminée. Il est exact que lorsque l’on ouvre les entrepôts à notre arrivée le matin, l’odeur concentrée pendant la nuit peut s’échapper. "

Ces effluves ont fini par susciter l’agacement de certains riverains, constitués en collectif pour alerter sur les désagréments qu’ils subissent. Car ils s’inquiètent : le traitement de la résine de polyester provoque notamment des rejets de styrène, un composé organique qui peut s’avérer dangereux pour la santé et pour l’environnement en cas de forte concentration.

Il y a une école à 500 mètres de l’usine, explique Gilbert Quirin, le président du collectif et de l’association de sauvegarde de la Vallée de l’Isch. Les enfants sont régulièrement exposés quand ils sont dans la cour de récré, or on ne connait pas les conséquences de l’inhalation de ces composés organiques volatils. C’est très préoccupant. " 

Les odeurs et le bruit

Aux mauvaises odeurs se sont ajoutés des bruits, provenant eux aussi de l’usine. " Un bruit comme une moissoneuse-batteuse, mais en permanence, toute la journée ", décrit Bernard*, le weyerois. C’en était trop pour ces habitants qui se sont alors tournés vers la DREAL, la direction régionale de l'environnement, pour contrôler l’usine. Celle-ci est une IPCE, une installation classée pour la protection de l’environnement, ce qui veut dire qu’elle est assujettie à des normes et des procédures strictes. Une inspection menée en juin 2020 (dont les conclusions sont publiées ci-dessous) concluait à des non-conformités concernant les rejets dans l’atmosphère et les bruits émis par le site. Dans la foulée, la préfecture du Bas-Rhin adressait une mise en demeure à l’exploitant pour qu’il procède rapidement aux ajustements nécessaires.

DREAL : rapport concernant l'usine U4PPP de Weyer (juillet 2020)

Les problèmes sonores se sont vite résolus. " Je m’étais moi-même rendu dans le lotissement du village pour vérifier ce qu’il en était, raconte le patron de l’usine. J’ai effectivement constaté cette gêne sonore. Nous avons pu trouver une solution en changeant le roulement défectueux d’un extracteur. "

Restent les odeurs. Alexandre Schumann minimise leur portée en précisant que ces désagréments ne surviennent que de manière occasionnelle, à la faveur des conditions climatiques. Ce que confirment les habitants. Il est toutefois dans l’attente des résultats d’une nouvelle série de mesures effectuées par la DREAL. Mais il dit déjà réfléchir à des solutions, comme de rehausser les cheminées de l’usine, pour limiter les nuisances. Car le site n’est pas en passe de réduire son activité, profitant du boom des ventes des piscines – devenues très prisées avec les confinements. Une extension de l’usine, qui emploie aujourd’hui une quarantaine de salariés et des intérimaires, est déjà en cours.

* L'identité a été changée à la demande de l'habitant

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