Neuf étudiants d'une école de journalisme de Strasbourg ont choisi le Festival de Cannes pour s'essayer à l'exercice du journal télévisé.
Elle reste concentrée sur son ordinateur depuis le début de la matinée. Julie Waked, 23 ans, prépare ses "lancements" : elle est la présentatrice du journal télévisé de l'Institut européen de journalisme (*), délocalisé pendant dix jours à Cannes. Une première pour cette étudiante de 3e année de l'IEJ et qui "ne s'attendait pas" à cette expérience "plus stressante" que prévue.
Elle et ses huit camarades travaillent sur place avec les moyens du bord, "squattant' gentiment une terrasse d'un café aimablement prêtée, à une centaine de mètres du Palais des Festivals. Les montages se font au café, le mixage des reportage dans une voiture garée au parking en sous-sol, à l'abri du bruit frénétique de la Croisette.
Un oui pour huit non
Leur mission : réaliser un JT en conditions presque réelles : une douzaine de minutes diffusées en direct sur Facebook à 18h30. "Ce n'est pas du tout comme à l'école" remarque Ilyes Receveur, étudiant en 2e année. Car les étudiants de l'IEJ ne travaillent pas sur un pied d'égalité avec leurs 4.000 collègues journalistes professionnels accrédités au Festival. Chacun dispose d'un badge "Cannes cinéphiles", mais pas de badge professionnel sans qui les portes du Festival de Cannes ont plus que du mal à s'ouvrir, au propre comme au figuré. De quoi développer intensément le sens du système D pendant le séjour cannois."Pour un oui, on a huit non" soupire avec le sourire le jeune homme de 22 ans, en train de préparer son reportage du lendemain. Comme ses collègues, il espère surtout que son expérience cannoise apportera "un plus" sur son CV, car "on sait que certains professionnels regardent".
Quelques péchés de jeunesse
L'IEJ se délocalise à Cannes pour la troisième année consécutive, à l'initiative de Quentin Bolmont, cinéphile et intervenant audiovisuel à l'école, et de Jacques Rigaud, coordinateur des études de journalisme de l'IEJ. Le budget global de l'opération reste un mystère laissé sans réponse par l'étudiante en communication, en charge des relations avec la presse. Il semblerait que l'école finance les ddeux tiers de l'opération, le reste étant à la charge des étudiants. soit entre 450 euros et 1.000 euros selon les réponses obtenues.Le nombre de vues du Journal télévisé spécial Cannes reste modeste (une vingtaine en direct, entre 1.000 et 1.500 tout de même au final). Faire de l'audience n'est pas le but de l'exercice. Mais le résultat trahit aussi quelques péchés de jeunesse et des maladresses de débutants, parfois tentés par quelques poncifs et formules journalistiques toutes faites, dont ils devront apprendre à se débarrasser par la suite. C'est tout le bénéfice qu'on peut leur souhaiter à l'issue de cette aventure cannoise.
JT à 18h30 à suivre chaque soir sur https://www.facebook.com/IEJStrasbourg
(*) L'Institut européen de journalisme est une école privée, qui ne fait pas partie des 14 écoles de journalisme, publiques ou privées, reconnues par la profession. Elle appartient au groupe d'enseignement supérieur privé MediaSchool.