Ce lundi 16 septembre marque le retour des contrôles sur toutes les frontières allemandes. Alors que 50 000 Français travaillent outre-Rhin, les autorités indiquent que la mesure prendra la forme de contrôles inopinés.
Deux semaines après l’attaque au couteau de Solingen - revendiquée par l’Etat islamique, trois morts - l’Allemagne a décidé d’opérer un tour de vis sécuritaire. Dès ce lundi 16 septembre, le pays rétablit des contrôles sur toutes ses frontières, dont la France. Cette mesure temporaire s’appliquera pendant 6 mois et devrait, pour l'instant, n'avoir qu'un impact relativement mineur sur les transfrontaliers.
Des contrôles, mais comment ?
Environ 50 000 Français travaillent en Allemagne. Consciente de cette réalité, la ministre de l’Intérieur Nancy Faeser a assuré travailler en étroite collaboration avec ses pays voisins : “Nous voulons minimiser autant que possible les impacts sur les voyageurs et sur la vie quotidienne dans les régions frontalières”.
En clair, ne vous attendez pas au retour des postes-frontières mais à des contrôles plus fréquents pouvant entraîner des ralentissements de la circulation.
Ces contrôles - dont le renforcement avait déjà commencé le lundi 9 septembre - seront pour l'instant aléatoires. Veillez tout de même à bien vous munir de vos papiers d’identité, qui pourront vous être demandés par les autorités.
@france3grandest Le gouvernement allemand instaure des contrôles renforcés à ses frontières pour lutter contre l’immigration illégale 👮 #allemagne #europe #immigration ♬ son original - France 3 Grand Est
La fin du principe de libre circulation ?
Alors que les autorités allemandes assurent vouloir “continuer d’appliquer [une] ligne dure contre l’immigration irrégulière”, cette mesure permettra de renforcer les prérogatives des forces allemandes : “La police fédérale peut désormais déployer l’ensemble des mesures de police aux frontières fixes et mobiles” indique Nancy Faeser.
L’Allemagne avait déjà rétabli les contrôles aux frontières depuis un an avec ses voisins de Suisse, d’Autriche, de République tchèque et de Pologne. D’après le ministère de l’Intérieur allemand, cela aurait permis de refouler 30 000 personnes en un an.
La mesure, contournant le principe de libre circulation des accords de Schengen mais possible en cas de menace pour la sécurité intérieure est vivement critiquée par certains en Europe. Pour l’Allemagne, il s’agit surtout d’une réponse à l’inquiétude grandissante de la population allemande vis-à-vis de la question migratoire.
Lors des élections européennes de juin dernier, le parti d’extrême droite allemand AFD réalisait le meilleur score de son histoire au niveau national, dépassant même le parti du chancelier Olaf Scholz. Cette poussée de l’extrême droite s’est confirmée avec la victoire dans un Land lors des élections régionales du 1er septembre de cette année.