Le 27 février 2022, au début du conflit en Ukraine, l'Alsacien Christophe Roller, installé à Kiev, n’envisageait pas de quitter le pays. Mais les bombardements et le bruit infernal des sirènes ont eu raison de sa détermination. Le pâtissier a fait ses valises. Il espère arriver en Alsace dans quelques jours.
Le Coquelicot, c’est le nom du salon de thé-pâtisserie qu’il a ouvert en 2020 dans le quartier ouest de Kiev. Christophe Roller, originaire de Reichshoffen dans le Bas-Rhin, ne pensait pas vivre un jour au rythme des déflagrations de bombes. C’est son quotidien depuis le début du conflit, le 24 février 2022. Il a finalement décidé de fuir avec sa famille.
"J’ai décidé de quitter Kiev parce que les Russes se rapprochent de plus en plus. Les bombardements, les sirènes, ça devenait infernal. Entendre des gros missiles s’écraser à quelques kilomètres de la maison, ça fait peur. En plus, si la ville est encerclée, on resterait coincé", explique Christophe Roller.
L'Alsacien raconte : "Je suis parti de Kiev hier matin (lundi 7 mars) par le Sud. C’est le seul couloir par lequel on peut sortir de la ville de manière sécurisée". Dans un premier temps, il a mis sa femme et son fils à l’abri dans une datcha familiale pour deux jours. Lui a trouvé refuge chez Gérard, un de ses amis à 150 kilomètres de la frontière.
Checkpoint et patience
La route a été longue : "J’ai mis presque cinq heures à faire le trajet. Il y a des checkpoints à tout bout de champ. Les militaires ou la milice armée nous demandent nos passeports et nous font ouvrir les coffres". Du côté des stations-services, les heures d’attente s’étirent aussi. "La situation est très tendue. On est limité à 20 litres d’essence, pas plus".
Retour à la maison
Dans deux jours, Christophe Roller retrouvera sa femme et son fils. Objectif : passer la frontière moldave pour fuir le pays. "Je voudrais faire une halte à Chisinau, la capitale moldave, et repartir ensuite pour la Roumanie, l'Autriche et la France."
Tant qu’il est encore en territoire ukrainien, Christophe Roller n’est pas très tranquille : "On est à l’abri des bombardements pour le moment mais on a hâte de passer la frontière".
Difficile d’estimer la durée du trajet qui les ramènera en Alsace. Il sait qu’il a 2.500 kilomètres à parcourir : "L’inconnue, c’est le passage des frontières. Il faut compter entre 10h et 18h. Je pense qu’on passera au moins une nuit dans la voiture". Si tout va bien, Christophe Roller espère arriver dimanche, au plus tard lundi. "Maman, prépare la choucroute, on arrive !" nous dit-il dans un sourire avant de raccrocher.