Huit professeurs différents et... huit jours sans classe depuis la rentrée : les élèves de CP de l'école Marelle-Moulin de Schweighouse-sur-Moder (Bas-Rhin) ne sont pas à la fête. Une situation intenable que les parents d'élèves dénoncent. Sans avoir d'assurance pour la suite.
Dans cette classe de CP de l'école Marelle-Moulin de Schweighouse-sur-Moder (Bas-Rhin), enfants et parents sont obligés de vivre au jour le jour. Et pour cause. La maîtresse, titulaire du poste, est en arrêt maladie pour une durée indéterminée. À la rentrée, la remplaçante a assuré les cours pendant deux jours... avant d'être elle aussi en arrêt maladie. Depuis c'est une incertitude permanente.
C'est bien simple : depuis le 2 septembre, les enfants ont eu huit professeurs différents, sans compter les jours d'absence, au nombre de huit. Une situation plus que délicate. "On a commencé l'année scolaire avec une remplaçante qui est restée deux jours, et depuis, ça va de mal en pis, explique Johanna Conrad, représentante des parents d'élèves. C'est du bricolage. Certains enfants n'ont plus envie d'aller à l'école, ils disent que ça ne sert à rien. Les devoirs ? Il n'y a pas de suivi, les petits ont besoin de l'approbation de la maîtresse. Ils sont perdus, ils n'ont plus de repères, alors que c'est si important pour les apprentissages fondamentaux que l'on fait en CP. La lecture, l'écriture… On se fait beaucoup de souci."
Sans parler des problèmes de garde lorsque les deux parents travaillent. Un casse-tête. "Certains posent des RTT, quand ils peuvent, tout le monde navigue à vue et essaye de faire face, mais sur le long terme c'est ingérable", poursuit Johanna Conrad.
Un courrier envoyé au Président de la République
Le maire de la commune, Philippe Specht, déplore la situation et soutient les parents d'élèves : "Je comprends leur colère et je suis tout à fait d'accord avec eux. C'est une situation plus que particulière. Le CP est une classe très importante pour les enfants. C'est l'année qu'il ne faut pas rater, c'est une transition importante. Là, ça devient n'importe quoi."
L'association des parents d'élèves a envoyé un courrier à l'inspection académique, au rectorat, au ministère de l'éducation nationale et même au Président de la République. "L'inspectrice nous a répondu qu'elle était très attentive à notre démarche, et qu'ils allaient essayer de trouver une solution", précise Johanna Conrad.
La huitième remplaçante est arrivée ce lundi 14 octobre... pour une semaine. Concernant la rentrée du 4 novembre, après les vacances de la Toussaint, c'est encore un immense point d'interrogation pour les enfants... et les parents.