La danse et le cirque face à la guerre en Ukraine

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La troupe de danse est originaire de Lviv, en Ukraine.
Sujet Rund Um en alsacien sous-titré ©France Télévisions

En pleine guerre dans leur pays, des adolescents ukrainiens continuent de pratiquer leur art, dans leur ville ou réfugiés à l'étranger. La danse et le cirque pour faire vivre leur culture, malgré tout. Deux troupes sont en tournée en Alsace.

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La poésie plutôt que l'horreur, la douceur face à la brutalité, les couleurs pour répondre au noir de la guerre. En dépit du conflit dans lequel leur pays est engagé, de jeunes artistes ukrainiens s'entraînent et se produisent toujours. Un moyen pour eux de poursuivre tant bien que mal le fil de leur vie et de rendre hommage à l'Ukraine. 

"Chez nous à Lviv, il y a beaucoup d’écoles de danse et de studios où nous pouvons nous entraîner et continuer à apprendre. Même quand les sirènes d’alerte retentissent et que nous devons nous mettre à l’abri, nous continuons les entraînements. Cela ne nous fait pas peur. L'essentiel, c'est de donner la meilleure image possible de notre troupe", assure cette adolescente.

Avec ses partenaires danseurs de l'ensemble "Levenya", elle est restée dans cette grande ville de l'ouest, régulièrement frappée par les bombardements russes. À l'autre bout du pays, 1000 kilomètres plus à l'est, la compagnie de cirque "Old Circus Juniors" a dû fuir Kharkiv pour se mettre en sécurité à Budapest, en Hongrie. Là-bas, les artistes cultivent leurs ambitions. "Faire du cirque, c’est inné, ça fait partie de moi", raconte Sophia, 12 ans, apprentie "femme caoutchouc".

"Montrer qu’en Ukraine, il y a énormément d’enfants talentueux et à quel point l’art est important"

Comme la plupart de ses camarades, elle rêve de vivre de son art plus tard. Avec par exemple pour horizons, le Cirque du soleil, des compagnies de croisière ou d'opéra. Les deux troupes de danse et de cirque sont réputées pour le niveau de leurs formations.

Pendant trois semaines, elles ont posé leurs valises en Alsace pour 18 représentations, quasiment une par jour jusqu'au 31 mars (voir ci-dessous).

"Je veux représenter notre pays. Montrer qu’en Ukraine, il y a énormément d’enfants talentueux et à quel point c’est important de faire de l’art, même en temps de guerre", témoigne Diana, 17 ans, heureuse de pouvoir visiter la France dont elle a appris la langue à l'école.

L'aide précieuse de l'association Accueil des enfants de Tchernobyl 

Les jeunes sont reçus par l'association Accueil des enfants de Tchernobyl. Depuis près de 20 ans, elle fait venir des compagnies ukrainiennes en Alsace pour des spectacles grandioses. Le but : récolter de l'argent pour indemniser les familles d'accueil, volontaires pour héberger pendant un mois, chaque année en juillet, des enfants ukrainiens originaires de la région de Tchernobyl, contaminée par la catastrophe nucléaire de 1986. 

La guerre a mis le projet sur pause, mais les bénévoles de l'association tiennent à maintenir les liens avec l'Ukraine. Alors ils ont travaillé d'arrache-pied pour pouvoir accueillir les jeunes artistes, malgré les difficultés.

"La logistique a été très compliquée, raconte Claude Schertzer, le président. Leur venue nous coûte 25.000 euros : 14.000 euros rien que pour le transport, auxquels s'ajoutent les plus de 800 repas qu'il faut servir et l'hébergement. Nous devons assumer tous les frais seuls. Mais les deux écoles de danse et de cirque n’ont plus de sous. Les parents ont besoin d’argent pour d’autres choses et l’Etat ne peut plus les subventionner. Nous devons les aider, et offrir aux Alsaciens la possibilité d'admirer cette culture ukrainienne, comme ils en avaient l'habitude."

Un appel aux dons pour soutenir l'association dans son aide à l'Ukraine

Les bénévoles gèrent l'intendance. Le Club vosgien de Rouffach leur a loué un refuge moins cher que la normale, les mairies leur ont mis les salles de spectacle à disposition gratuitement, et des associations ou institutions les invitent pour des visites. "On ira voir comment fonctionne une écluse, visiter le musée de la moto où nous sommes invités. On les emmènera à Strasbourg car ils veulent voir la Cathédrale et le Parlement européen. Je suis content que beaucoup d’associations aient le cœur sur la main", sourit Claude Schertzer, ému. 

Il tient également à apporter un peu de réconfort aux Ukrainiens réfugiés en Alsace depuis le début de la guerre. "Mon pays est toujours dans mon cœur. La guerre continue, ma famille est restée là-bas. Voir ces enfants ici me fait vraiment plaisir", confie Valeria. "Je suis contente de pouvoir entendre la musique de chez moi, de regarder ces enfants, et je pense que ça fait plaisir aux Français également", complète Natalia. 

Des Français que l'association Accueil des enfants de Tchernobyl espèrent nombreux aux représentations. L'entrée est libre, mais les bénévoles misent sur les dons des spectateurs et de tous ceux sensibles à leur action.

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