Jean-Pierre Frick est souvent présenté comme un pionnier ou même le "pape" du vin nature. Pour lui, il s'agit surtout de partager une philosophie autour de ces vins aussi appelés vins vivants.
Jean-Pierre Frick est le grand précurseur du vin nature en Alsace et de tout le territoire français. L’exploitation est passée en bio dès 1970 alors que son père Pierre est à la tête de l’exploitation qui appartient à la famille depuis trois générations. À l'époque, les vignes bio ne représentent qu’une vingtaine d’hectares dans la région.
Une rencontre est à retrouver dans l’émission Succulent !, diffusée sur France 3 Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté, Hauts-de-France, Occitanie et Paris Île-de-France.
Le vin nature, une héritage familial
Aujourd’hui, Jean-Pierre Frick se réjouit de voir que ce sont plus de 5 000 hectares de vignes qui sont exploités en bio ou en biodynamie. Une autre manière de prendre soin de la vigne à laquelle il a adhéré dès 1981. Et c'est en 1999 que Jean-Pierre Frick se lance dans le vin nature. Un pionnier pour cette filière naissante. Le domaine décline aujourd’hui l’ensemble des cépages d’Alsace en cuvées "zéro sulfite ajouté", y compris du Blanc de Noir et des vins moelleux.
Le Domaine Pierre Frick est lié au vignoble depuis douze générations et soigne aujourd’hui 12 hectares de vignes autour de Pfaffenheim, un des villages qui ponctuent la route des vins d’Alsace. Lorsqu'il était enfant, Jean-Pierre Frick a le souvenir de n’avoir connu que des vins nature, c'est-à-dire sans intrants et produits de synthèses ajoutés. "À l’époque, les viticulteurs n'étaient pas très économes sur le soufre, c'est vrai. Il n'y avait pas 36 autres additifs. Après guerre, c’était des vins quasiment nature", raconte-t-il. Des vins aussi qui n’avaient pas la subtilité que revendique aujourd’hui les vins nature.
Une culture exigeante
Ce type de vinification nécessite une attention de tous les instants. Jean-Pierre Frick ne s’octroie pas de vacances ou de week-end pendant les vendanges et la période qui suit : "Il faut être là tous les jours, il faut porter un petit peu le troupeau. (...) Si vous ne voulez pas utiliser de produits de synthèse, vous devez anticiper", être attentif, vérifier, contrôler, goûter… chaque jour du processus de vinification.
Si jamais le vin ne fermente pas bien, le vigneron ne s’autorise qu’une seule chose, le soufre. "Dans 90% des cas, il n’y a pas de raison de l’utiliser". Un remède pourtant nécessaire pour ne pas gâcher des cuvées entières… et des mois de travail. "Le graal du vin nature, c’est zéro sulfite, zéro intrant. Et il y a cette petite marge de manoeuvre en millésime difficile". "Moins il y en a, mieux on se porte". Car au bout de compte, poursuit-il, "ce que l’on veut, c’est du vin vivant. Il faut qu’il exprime le sol, le mode de culture et le raisin, évidemment. Il faut qu’il soit libre, vivant et vibrant".
Rappelons que l'abus d'alcool est dangereux pour la santé et est à consommer avec modération.