Nouvel an : les Alsaciens se précipitent sur les pétards de retour dans les magasins allemands

Pendant deux ans, les pétards ont été interdits à la vente autour du Nouvel an en Allemagne. Mais en cette fin 2022, les explosifs sont de retour dans les rayons allemands, pour le plus grand bonheur des Alsaciens.

En Allemagne, faire exploser des pétards et des fusées pour fêter la nouvelle année est une tradition bien ancrée. Mais en 2020 et 2021, leur vente était interdite afin de ne pas surcharger les hôpitaux débordés par la pandémie de Covid. Ce jeudi 29 décembre, les explosifs remplissent à nouveau les caddies des Allemands, mais aussi de nombreux Alsaciens.

Le retour de ces fusées et autres pétards réjouit les professionnels outre-Rhin : "C'est une super nouvelle, témoigne un vendeur spécialisé. On a refait tous nos stocks parce qu'on s'attend à avoir beaucoup de monde, et bien évidemment des Français !"

En Allemagne, la vente est autorisée à partir de ce 29 décembre 2022. Elle reste donc encadrée et réservée aux personnes majeures. Ce qui n'empêche pas les supermarchés d'en faire la promotion dans des catalogues dignes d'un arsenal qui attirent le chaland :

Car comme chaque année, à l'exception de 2020 et 2021, nombreux sont les Alsaciens qui franchissent le Rhin pour acheter des pétards, ces derniers étant interdits à la vente dans le Bas-Rhin depuis le 3 décembre : "On y était dès l'ouverture avec mes fils, témoigne ce père de famille qui a pris la route vers Karlsruhe. Et les rayons étaient déjà dévalisés. Mais on a pu acheter pour 80 euros de fusées."

Dans ce magasin de Kehl, plusieurs clients venaient de France : "On vient faire nos courses habituelles, et on en profite pour repartir avec quelques pétards, mais pas trop parce qu'on sait qu'il y a des contrôles à la frontière", témoigne ce couple. 

Dans le Bas-Rhin, l'achat, la vente, la cession, l'utilisation et le port et transport de l'ensemble des artifices de divertissement et d'articles pyrotechniques sont interdits jusqu'au 3 janvier.  Côté français, sur le pont de l'Europe, le comité d'accueil est en place depuis 9 h ce jeudi 29 décembre ; policiers allemands et français fouillent systématiquement chaque véhicule. Plusieurs kilomètres de ralentissement se sont formés sur la route pour regagner la France. 

Les coffres des véhicules sont scrutés, et les explosifs systématiquement saisis. Selon les quantités, les acheteurs écopent d'un rappel à loi, ou d'une amende si le coffre déborde de pétards. 

Pourtant, en Alsace, certains commerces vendent ce genre d'explosifs tout le long de l'année. C'est le cas à Drusenheim, à l'est de Haguenau, dans la droguerie Kautzmann. En raison de l'arrêté préfectoral, ce mois de décembre sonne comme un coup d'arrêt. Ce que regrette son gérant Gilles Kautzmann : "Si la vente était autorisée, on pourrait recruter un salarié supplémentaire tellement on ferait de ventes. Mais j'ai dû mettre des banderoles pour que les clients n'achètent pas. C'est dommage parce qu'on a le matériel, et les clients ont l'argent."

Gilles Kautzmann s'indigne surtout que l'interdiction profite au marché noir. En effet, depuis plusieurs années, nombreux sont les Alsaciens à se procurer des fusées et des pétards sur Snapchat. 300 kg de pétards et de feux d'artifice ont été saisis à la mi-décembre chez un Bas-Rhinois qui utilisait l'application pour en faire commerce.