Pierre Rieffel, ancien chef des "Loups noirs", est mort le lundi 24 octobre 2022. Dans les années 1970 et 1980, il a dirigé ce groupuscule autonomiste alsacien, responsable de plusieurs attentats dans la région.
Le fondateur et leader du groupuscule des "Loups noirs" Pierre Rieffel est décédé ce lundi 24 octobre 2022. Né en 1928, ce militant alsacien était le dernier membre de ce commando, responsable d'attentats symboliques dans les années 70 et 80.
L'information a été rendue publique par le parti Unser Land, dont Pierre Rieffel était un sympathisant pendant ses dernières années. Son secrétaire général Martin Meyer salue un homme "qui s'était beaucoup engagé pour l'Alsace, au-delà du raisonnable".
"Au-delà du raisonnable" car les "Loups noirs" ont commis plusieurs attentats contre la France. En décembre 1980, le groupe revendique une action à l'explosif contre le monument du maréchal Turenne, à Turckheim (Haut-Rhin). L'année suivante, ils font sauter à deux reprises le monument du Staufen, une croix de Lorraine qui rend hommage à la Résistance alsacienne, à Thann (Haut-Rhin). Plus tôt, en 1976, les "Loups noirs" sont responsables d'un incendie criminel dans le camp du Struthof.
Pierre Rieffel était toujours dans la défense de la langue.
Martin MeyerSecrétaire général de Unser Land
Dans leurs revendications, qu'ils écrivaient en allemand, les "Loups noirs" défendent le territoire alsacien : "C'était un contexte différent. Les mouvements autonomistes étaient très puissants en France à l'époque, comme en Bretagne ou en Corse. Pierre Rieffel était toujours dans la défense de la langue", explique Martin Meyer.
Entre 1942 et 1943, Pierre Rieffel avait connu les jeunesses hitlériennes. Mais il s'est toujours défendu d'avoir admiré le régime nazi. Ses actions étaient faites "pour agiter l'opinion alsacienne", commente Martin Meyer.
Pierre Rieffel vivait dans sa maison de Breitenbach, dans la Val de Villé. Sa dernière apparition publique remonte à 2019. Nous l'avions rencontré suite à la profanation de tombes juives du cimetière de Quatzenheim. On l'accusait à l'époque d'être lié à ces agissements, ce que le militant niait formellement.