Portrait : Philippe Oltz construit et restaure des orgues de Barbarie

Rund um. Il profite de sa retraite pour faire ce qu’il a toujours rêvé de faire. L'alsacien Philippe Oltz construit et restaure des orgues de Barbarie. Il compte une centaine de chansons dans son répertoire et se produit bénévolement dans des Ehpad.

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Ce projet, Philippe Oltz en a rêvé toute sa vie. A la vingtaine, il a même fait abattre des arbres en prévision de sa retraite. Et il avait vu juste. A présent, il construit et restaure des orgues de Barbarie, chez lui à Vendenheim. "J'ai fait un apprentissage en tant que facteur d'orgues, étant jeune", nous explique-t-il. Très vite, il a quitté le métier mais sa passion ne l'a jamais quitté lui, et l'a même toujours rattrapé. "J'ai toujours su que j'allais y consacrer ma retraite".

Le voilà donc, à 71 ans, en train de restaurer un orgue de Barbarie qui appartient à l'Ecomusée. "Il ne fonctionnait plus du tout", explique le passionné. "Il date de 1906. J'ai donc fait attention à utiliser les matériaux d'époque car il s'agit d'une restauration, c'est-à-dire que l'instrument doit être identique à ce qu'il était à l'origine". Un travail minutieux et chronophage, que Philippe Oltz adore. Et le point d'orgue, c'est quand l'instrument se met de nouveau à produire du son. "Je suis toujours ému quand j'entends le son pour la première fois. Honnêtement, j'en ai même pleuré", nous confie-t-il.

Le plus important pour lui, c’est de partager la musique qui le fait tant vibrer. C'est pourquoi il se rend régulièrement au sein d'Ehpad, où les personnes âgées sont ravies de redécouvrir cet instrument. "Ça me rappelle mon enfance, il y avait un homme qui jouait de l'orgue de Barbarie dans mon village, et ensuite on recevait des bonbons", témoigne Eugénie Hirsch, le sourire aux lèvres. 

Philippe Oltz compte une centaine de chansons dans son répertoire. Des chansons issues de la variété française du siècle dernier, des musiques que les résidents en Ehpad connaissent bien. "Je chante avec, je connais presque les paroles de toutes les chansons !" s'exclame Germaine Zenss.

Monique Hebting, présidente de l'association des Amis des résidents de la Grafenbourg (Ehpad à Brumath), organise ces événements et confirme leur importance. "On remarque tout de suite aux gens quand il y a une activité ! Et la musique plaît à tout le monde. Chacun oublie ses soucis de santé ou du quotidien durant ce moment festif", dit-elle. Un enthousiasme que l'on retrouve dans la salle d'activités avec des personnes âgées qui chantent, qui tapent dans les mains et même, pour certains, qui dansent !

Mais entre les résidents et Philippe Oltz, difficile de définir qui est le plus heureux. "C'est toujours rempli d'émotions, des deux côtés ! Je suis si heureux de leur apporter de la joie. Certains se mordent les oreilles tellement ils sourient", dit le facteur d'orgues, ému. Alors il n'hésite pas à proposer aux personnes âgées de prendre le relais et tourner la manivelle. "Vous avez un train à prendre ?" plaisante-t-il face à un résident qui tourne à pleine vitesse.

Quant à l'avenir, Philippe Oltz compte poursuivre ses animations avec les personnes âgées. "Evidemment que je vais continuer !" s'exclame-t-il. Bien sûr, il a déjà de nouveaux projets d'orgues à restaurer. Et si un jour, il était amené à ne plus pouvoir se déplacer, il a déjà prévu une nouvelle activité : "je fabriquerais des cartons perforés", conclut-il.

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