Le premier TER hybride circule actuellement en Alsace entre Strasbourg et Sarreguemines. Une période d'essai pour ces rames. L'objectif : tester en condition réelle sur le rail ce nouveau matériel qui peut fonctionner soit au diesel, soit sur batterie.
Elle a beau être floquée aux couleurs de l’Occitanie, la rame hybride a déjà goûté au rail alsacien. Près de cinq mille kilomètres parcourus ces dernières semaines sur la ligne Strasbourg-Sarreguemines. Il s'agit du premier train hybride avec batterie Lithium. "On est sur un train qui va avoir la même autonomie équivalente à un train diesel classique mais qui va consommer 20% de moins d'énergie. C'est donc 20% de coût en moins de diesel et 20% d'émission de CO² en moins. Et sans travaux d'infrastructures complémentaires" explique Yannick Legay, directeur technico-commercial chez Alstom.
Alstom travaille depuis des années sur des trains à hydrogène ou tout batterie. L’hybride a l’avantage de coûter beaucoup moins cher puisqu’il s’agit de remplacer deux des quatre moteurs diesel par des batteries.
La région Grand Est semble intéressée par ce nouveau matériel plus écologique et économique mais aussi par la modernisation et la transformation de rames existantes. "Je pense qu'on devrait être à quelques centaines de milliers d'euros pour effectuer les modifications. Les rames neuves qu'on achète à l'heure actuelle, peuvent atteindre 10 à 12 millions d'euros. Nous ne sommes donc pas du tout dans ces montants-là, lorsqu'on réalise une modification sur les rames existantes" se réjouit Thibaud Philipps, vice-président (LR) du Conseil régional Grand Est en charge des transports.
Les essais de cette rame vont durer jusqu’au début de l’année prochaine. Ils ont démarré en décembre dans la région de Toulouse. Bordeaux-La Rochelle jusqu’en juin et l’Alsace jusqu’en novembre. Pour Stéphanie Dommange, directrice Grand Est de la SNCF voyageurs, "l'Alsace a la spécificité de mêler, des zones à faibles émissions, des lignes électrifiées, ou non électrifiées sur une partie du parcours, de pouvoir mêler la ville et la campagne, des déclivités et des pentes qui nous permettent de tester la résilience de la batterie."
Les commandes pourraient être passées dès l’an prochain pour plusieurs régions. Le Grand Est peut potentiellement équiper une vingtaine de rames avec ce type de technologie.