A Lipsheim, ce séchoir à tabac tombe en ruine. Pour le sauver, son propriétaire fait appel à l'écomusée, qui veut le remonter à l'identique à Ungersheim. Pas une mince affaire: il manque 40.000 euros! Une souscription est ouverte depuis ce vendredi à tous les amoureux du patrimoine alsacien.
Il trône au fond d’une cour, derrière une modeste maison à colombages. Le séchoir à tabac de la famille Weber a subi les assauts du temps, poutres rongées par le vent et la pluie, torchis émietté. Son propriétaire estime que le bâtiment ne survivrait plus à une nouvelle décennie.
"raconter l'histoire de la culture du tabac"
Cela fait plusieurs années que Jean-Marc Weber se demande ce qu’il pourrait bien faire de ce séchoir à tabac construit par ses aïeux vers 1850. Sa famille ne réside plus sur place. La ferme n’est plus exploitée. Il n’a pas les moyens d’en faire un lieu d’habitation, il s’est donc tourné vers l’écomusée d’Alsace.
Ce dernier n’a plus accueilli de bâtiment d’envergure depuis 20 ans au moins. Pour Eric Jacob, son directeur "l’Ecomusée n’a plus vocation à accueillir de nouveaux bâtiments. Nous avons des maisons de toute la région. Aujourd’hui, il faut trouver des solutions pour les maisons alsaciennes là où elles se trouvent. Pour ce séchoir à tabac, nous allons faire une exception. Ce bâtiment est remarquable parce qu’il nous permettra de raconter l’histoire de la culture du tabac dans notre région."
Il manque 40.000 euros
Les travaux de démontage commenceront en avril prochain. Ils seront assurés par une association d’insertion de Husseren-Wesserling appelée « Patrimoine et emploi ». Elle pourra compter sur le savoir-faire des équipes de maçons et de charpentiers de l’écomusée. Le remontage aura lieu à Ungersheim, sous les yeux des visiteurs, au cours des mois de mai et juin 2018.
Pour assurer le financement de l’opération, un accord a été trouvé avec la Fondation du patrimoine. Elle apporte une subvention de 35.000 euros. Mais pour boucler le budget, il faut trouver 40.000 euros. Un appel à souscription a été lancé. Les personnes intéressées peuvent adresser leur don à la délégation alsacienne de la Fondation du patrimoine basée à Strasbourg.
La triste réalité du patrimoine alsacien
Toutes les parties prenantes au projet ressentent une grande satisfaction à l’idée de sauver ce séchoir à tabac. Pour Jean-Marc Weber, son propriétaire, il s’agit d’une grande fierté de voir ce bâtiment continuer à vivre ailleurs.
Mais tous ont conscience aussi que ce projet enthousiasmant cache une réalité plus triste. Une maison alsacienne disparaît chaque jour du paysage alsacien, faute d’intérêt, faute de moyens.
Pour faire un don, un site internet :
www.fondation-patrimoine.org/55476