Taxe de séjour Airbnb : plus de 420 000 euros reversés à Colmar, "ce n'est rien comparé au prix des nuitées"

La plateforme américaine de location d'appartements Airbnb a dévoilé jeudi 18 janvier 2024, les sommes qu’elle a reversées aux communes en matière de taxe de séjour. Les communes alsaciennes ont reçu plus de 3 millions d'euros en 2023.

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Souvent critiquée pour l’impact qu’elle peut avoir sur le marché de l’immobilier, la plateforme Airnb cherche à rassurer. C'est par la voie d'un communiqué qu'elle entend montrer les retombées positives de ces activités partout en France.

Ce jeudi 18 janvier, Airbnb annonce avoir reversé 187 millions d’euros de taxe de séjour à plus de 24 500 communes françaises, soit une croissance de plus de 25% par rapport à 2022. Au niveau régional, cela représente 7 millions d'euros pour le Grand Est. 

À l'échelle départementale, les deux départements alsaciens arrivent en première et deuxième position. Le Bas-Rhin (plus de 1,9M€), le Haut-Rhin (plus de 1,4M€) et en troisième position les Vosges (plus de 1,3M€). Si l'on rentre dans le détail, Strasbourg et Colmar sont, sans surprise, les communes qui ont accueilli le plus de visiteurs avec plus de 980 000 euros reversés à la capitale alsacienne et plus de 420 00 euros pour Colmar.

Aux États-Unis, on est sur 17% de taxe la nuitée, ici, nous ne sommes même pas à 1%

Eric Straumann, maire de Colmar

Alors les communes doivent-elles se réjouir ? À en croire le maire (LR) de Colmar, il s'agit plus d'un effet d'annonce. Eric Straumann souligne aussi l'impact de ces nombreux visiteurs sur les centres-ville. "420 000 euros, ce n'est rien comparé au prix des nuitées, aux États-Unis, on est sur 17% de taxe la nuitée, ici, nous ne sommes même pas à 1%" explique le maire de Colmar qui précise que sur ce montant, 12,5% sont reversés à l'office du tourisme et le reste au budget général de la ville.

"Et puis tous ces visiteurs, c'est bien, mais ce n'est pas sans coût pour la collectivité qui doit collecter de nombreux déchets lors de leur passage par exemple" ajoute Eric Straumann qui constate le nombre grandissant de meublés touristiques au centre de Colmar. Ils sont au nombre de 2400 dont la moitié sont des Airbnb.

Difficulté de se loger au centre-ville, les locaux s'agacent

"Nous avons aussi noté que la population d'habitants baisse au cœur de la ville, il devient très compliqué de se loger dans ces secteurs-là, ceux que je rencontre se disent agacés de ces va-et-vient", ajoute le maire.

Il est vrai que la commune haut-rhinoise est le symbole de l'essor de la plateforme américaine. Le nombre de résidences principales ou secondaires, déclarées, comme étant mises en location comme meublés de tourisme a augmenté chaque année d’environ 30 % jusqu’en 2020 pour enfin se stabiliser ces trois dernières années.

Au centre-ville notamment, presque 10 % des logements sont officiellement affectés à de l’activité de meublé de tourisme. Face à ce constat, comme beaucoup d'autres maires, Eric Straumann a mis en place des mesures pour réguler ce marché où l'offre et la demande l'emportent toujours.

Un appartement par immeuble et un par personne maximum

Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, 18 villes limitent à 120 jours la possibilité de louer un appartement pour atténuer l’influence d’Airbnb sur le marché, dont Colmar, mais Eric Straumann veut aller encore plus loin.

En 2022, le conseil municipal a adopté une délibération portant sur la procédure d’autorisation de changement d’usage des logements en meublés de tourisme. Concrètement, il ne peut y avoir qu'un meublé touristique par immeuble et qu'un appartement par personne physique.

De son côté, Airbnb affirme vouloir accompagner ces communes qui souhaitent davantage de réglementation sur le sujet. "Airbnb s'engage à aider toutes les villes qui ont mis en œuvre des réglementations locales prévues par la loi à les faire appliquer grâce à des outils de pointe". La plateforme annonce donner également "accès au portail des villes d'Airbnb, qui permet la suppression des annonces qui ne respecteraient pas les règles et de cibler les contrôles de manière plus efficace" explique Clément Eulry, directeur France et Belgique d'Airbnb.

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