Un euro pour une heure maximum de stationnement : les places violettes seront testées à partir de septembre à Strasbourg

Le conseil municipal de Strasbourg a adopté la délibération instaurant des places de stationnement violettes à 1 euro de l’heure à Strasbourg. L’expérimentation débutera en septembre pendant six mois. Elle doit permettre de favoriser les rotations, mais n’a pas convaincu l’opposition.

Zone rouge, verte, orange, sans oublier les bleues… Dans l’arc-en-ciel de la politique tarifaire réglementant le stationnement automobile à Strasbourg, voici apparaître une nouvelle couleur : le violet. Suite aux rencontres avec différents acteurs du monde économique et commercial ces dernières semaines, la municipalité a proposé la création de 225 places violettes. Le point a fait d’objet d’une délibération le lundi 26 juin lors du conseil municipal, trois mois après l’adoption de la réforme du stationnement en voirie (20 mars).

Proposées à un euro pour une heure de stationnement, ces emplacements de courte durée ont été sélectionnés à proximité directe des commerces et services, dans 15 secteurs (grande île, quartier gare, Krutenau, Bourse, Vosges…), pour, par exemple, récupérer un achat volumineux. Ils seront mis en place mi-août, pour une mise en service à la rentrée de septembre.

Ces poches comprendront de 7 à 30 emplacements, matérialisés au sol par un marquage blanc entouré de violet, mais surtout des horodateurs violets. On en trouvera par exemple rue du Temple-Neuf, dans la partie automobile de la rue du 22-Novembre, à la place du dépose-minute de la gare centrale, ou encore rue de la Division-Leclerc.

Un ajustement pour apaiser la contestation

La création de ces emplacements fait suite au mouvement de protestation du monde économique strasbourgeois. Le 23 juin, la CCI et la chambre des métiers avaient publié une lettre ouverte dénonçant les conséquences de la tarification du stationnement sur l’activité économique à Strasbourg.

Pierre Ozenne, adjoint au maire de Strasbourg, en charge des espaces publics et des voiries, a présenté ces ajustements lors du conseil municipal du lundi 26 juin : "Il s’agit de vraies places de stationnement utiles avec de la vraie rotation" a expliqué l’élu. "Les résidents ne pourront pas stationner sur ces places violettes, c’est pour ça qu’elles ne sont pas généralisées, mais sur des poches. Celles et ceux qui bénéficient d’un abonnement dans un parking en ouvrage (…) pourront les utiliser".

Pierre Ozenne souligne la lisibilité de ces places : "Elles ont cet avantage de la lisibilité sur l’espace public avec une tarification incitative à la courte durée, sachant que les parkings relais, les parkings en ouvrage ont vocation à permettre le stationnement de longue durée". Il s’agit là d’une expérimentation, lancée avec l’été et jusqu’à Noël. Un comité de suivi intégrant les acteurs économiques, jusqu’ici vent debout contre la réforme de la politique de stationnement, va être mis en place.

Pour l’opposition strasbourgeoise, "le compte n’y est pas" comme a expliqué Pierre Jakubowicz lors de sa prise de parole précédant le vote. Pour l’élu du groupe Centristes et progressistes, "cette délibération est anecdotique face à l’ampleur des dégâts", et il accuse l’exécutif de "ne pas faire la guerre à la voiture, mais à l’emploi".

Même ton dans le groupe socialiste. Anne-Pernelle Richardot dénonce un ajustement mené "sans concertation avec les professionnels". Elle ajoute : "au doigt mouillé, vous positionnez quelques places violettes, vous rechargez encore le zonage de certaines rues, bouts de quartiers, entretenant un étrange sentiment de bricolage et de confusion extrême." La municipalité a en effet décidé de repasser le sud de l’avenue des Vosges en orange et le quartier du Neudorf en vert.

Jean-Philippe Vetter dénonce la surdité de l’équipe dirigeante : selon l’élu Les Républicains "Les quelques places violettes ne répondent pas aux préoccupations bien réelles (des usagers)".

Le point a suscité près de deux heures de discussion au conseil municipal, que la maire Jeanne Barseghian a conclu en déclarant que ces adaptations étaient "indispensables", et qu’elles allaient "dans le sens de l’Histoire". "Nous ne laissons pas les personnes sans solution" a affirmé la première édile, rappelant par exemple que les parkings-relais de Strasbourg sont gratuits pour les détenteurs d’abonnement CTS. La délibération a finalement été adoptée à une courte majorité (34 pour, 17 contre et 5 abstentions).

Forfait professionnel élargi

Autre mesure d’apaisement : l’élargissement du « forfait pro mobile » quotidien à 11 euros à de nouvelles professions (coiffure à domicile, collecte de déchets spécifiques ou fabrication de matériel dentaire, précise le site de la Ville de Strasbourg). Les sages-femmes vont également bénéficier de la gratuité totale du stationnement dans le cadre de leurs déplacements professionnels.

L'équipe municipale va aussi engager une réflexion pour réformer le forfait pro en envisageant une formule mensuelle et annuelle visant à simplifier les démarches pour les acteurs économiques. Concernant la réforme de la politique tarifaire, l'opposition a déposé deux recours devant le tribunal administratif.

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