"Peut-être une interdiction de la pêche", ce que l’on sait du risque de contamination des poissons dans les cours d'eau des Ardennes

Début février, près de 17.000 litres d’huile synthétique contenant des polluants chimiques (PCB) ont été déversés dans la rivière Mellier en Belgique. Face à cette pollution et compte tenu de la migration des poissons vers le bassin de la Meuse, l’association Robin des Bois réclame l’interdiction de la pêche dans les Ardennes.

Une contamination d’ampleur

Le 6 février 2024, de l’autre côté de la frontière, 17.000 litres d’huiles contaminées aux PCB, ces polluants chimiques persistants dans l’environnement ont été déversés dans la rivière Mellier, en Belgique. Une pollution qui fait suite au vol de cuivre dans quatre transformateurs appartenant à l’exploitant du réseau ferroviaire belge, Infrabel.  

Un impact pour La Semois et la Meuse, en France

La rivière Mellier est un affluent de la Rulle et un sous-affluent de la Semois, rivière qui traverse les Ardennes. Elle se jette elle-même dans la Meuse, à Monthermé (Ardennes).

Des eaux utilisées pour l’arrosage des terrains agricoles et pour l’abreuvement des animaux d’élevage où vivent des anguilles, carpes, vairons ou tanches, espèces particulièrement sensibles aux PCB puisqu’elles en accumulent dans leur tissu.

Or, comme le rappelle l’association Robin des Bois dans un communiqué publié le 16 février : “Les poissons ne connaissent pas les frontières. Pour eux, la Meuse et la Semois sont un habitat continu.”

L’interdiction de la pêche réclamée dans les Ardennes

Mi-février, la Belgique a repoussé au 1er juin l’ouverture de la pêche prévue le 2 mars. L’association écologiste Robin des Bois recommande au préfet des Ardennes de s’aligner sur cette mesure de précaution en repoussant l’ouverture de la pêche en France, prévue le 9 mars. La préfecture des Ardennes fait savoir qu'aucune décision n'a encore été prise, "mais que rien n'est exclu". Le dossier est en cours d'étude.

Elle invite également la préfecture du département d’ordonner d’ici quelques mois en coopération avec l’ANSES, l’Office Français de la Biodiversité (OFB) et l’Agence Régionale de Santé (ARS) “des prélèvements sur les poissons les plus exposés”, ainsi qu’un “suivi européen et coordonné”. 

Les PCB, kézako ? 

Il s’agit de Polluants Organiques Persistants (POP) bioaccumulables, toxiques et mobiles. C’est-à-dire qu’ils s’accumulent dans les chaînes alimentaires, dans les graisses des animaux et des humains, de manière durable.

Ils ont été classés substances cancérigènes pour l’homme en 2016 par le centre international sur le cancer (CICR) de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Massivement utilisés entre 1930 et 2000 dans l’industrie, ils ont été interdits en France en 1987, ce qui n’empêche pas d’en retrouver encore aujourd’hui dans nos assiettes et dans le lait maternel. 

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